Commune Rurale de Faléa La fin d’un cauchemar ?

Enfin, la longue bataille de ASFA 21, des élus, des populations de la Commune Rurale de Faléa et du Cercle de Keniéba  engagée en 2021 a payé. Le Bac automoteur de franchissement de la Falémé est en voie d’être remis à l’eau.
Depuis fin décembre 2021, il avait coulé dans le lit du fleuve entravant du coup l’accès au territoire communal ainsi que les activités de circulation, d’échange et de référence/évacuation sanitaire vers le centre de santé de référence de Keniéba ou d’autres établissements de prise en charge sanitaire à plus haut plateau technique.
L’accident est survenu au cours d’une opération de transfert d’une plate-forme transportant un bulldozer de la société minière I AM Gold  basée à Brekegny (non loin du village de Siribaya). En effet, les capacités du bac d’une vingtaine de tonnes ne permettaient pas de faire traverser l’imposante mastodonte. Malgré les manœuvres du conducteur pour ajuster la charge et tenir l’équilibre, le bac a coulé à pic dans le fleuve et est resté plusieurs semaines sans en être extrait.  
Sitôt informée de la nouvelle, l’ONG ASFA 21, sur les instructions de son Président le Professeur Many Camara, s’est mobilisée à travers l’envoi d’une mission de terrain à Faléa et à Keniéba conduite par le Directeur Exécutif Nouhoum Keita. La mission a eu un échange avec le maire-adjoint de Faléa Mallé Camara, puis avec le Maire de la Commune Rurale de Keniéba Moussa Camara et la Présidente du Conseil de Cercle Mme Bagagha Fatimata Camara. La mission a été informée des actions menées par la Présidente du Conseil de Cercle ainsi que le Maire de Keniéba auprès de la société B2Gold qu’ils  avaient sollicité afin de tirer le bac hors de l’eau et procéder à sa réparation. Malgré ces efforts immenses et coordonnés des élus et de ASFA 21, la réaction des autorités n’avait pas permis d’avoir des résultats immédiats même si elles avaient dépêché une mission d’évaluation de la Société INACOM. 
Devant cette situation, ASFA 21 à travers un courrier officiel a saisi le Ministre de l’Equipement et des Transports et procédé à une large campagne d’information et de mobilisation de l’opinion publique. Sans doute, malgré la lenteur de la réaction, les autorités ont pris les taureaux par les cornes.
Il faut souligner que cette action salvatrice de l’ONG ASFA 21 a été fortement appuyée par les élus du Cercle et de la Commune Rurale de Faléa à travers des missions de plaidoyer à Bamako auprès des autorités administratives et politiques, des élus et des décideurs politiques et institutionnels. Cette action rappelle la longue bataille qu’elle avait menée il y’a cinq années auparavant. En effet,  en vue de réaliser le désenclavement de certaines localités et parties de notre pays, le Gouvernement de la République du Mali (sous le régime du Président Amadou Toumani Touré) a engagé un programme d’équipement en bacs de franchissement de cours d’eau.
C’est ainsi qu’à l’issue de la session ordinaire du conseil des ministres tenue le mercredi 2 mars 2005, il a approuvé la construction de trois (3) bacs automoteurs dont un (1) bac de 40 tonnes pour la ville de Koulikoro et deux (2) bacs de 20 tonnes chacun destinés aux localités de Diafarabé dans le cercle de Teninkou et Faléa dans le cercle de Keniéba. Le marché fut attribué,  par entente directe, à la Société INACOM-Mali pour un montant de 1 milliards 63 millions de FCFA environ et un délai d’exécution de dix mois.
Fort malheureusement pour les populations de la commune rurale de Faléa et du cercle de Keniéba, depuis son adjudication  en 2005 à la Société INACOM-Mali, le délai de livraison du bac automoteur n’a jamais été respecté. Le bac de franchissement était immobilisé dans la Cour du Service des Travaux Publics du chef-lieu du Cercle de Keniéba depuis plusieurs années.
La raison évoquée pour justifier l’immobilisation du Bac était l’absence de budget pour l’aménagement de la voie d’accès et du quai d’accostage. Il faut préciser que l’aménagement  comportait la construction de dalots, l’adoucissement des pentes élevées, l’ouverture de chaussées, la construction de radiers car l’état de la route Keniéba -Fadougou était extrêmement dégradé avec notamment des nids de poules, des ravinements, des grands lits d’écoulement d’eaux pluviales, des bourbiers, des têtes de chat.
Devant cette situation déplorable, les ressortissants de la Commune Rurale de Faléa sous le leadership du Professeur Many Camara et le Maire de la Commune Rurale de Faléa Mallé Camara ont adressé des courriers à plusieurs hautes autorités compétentes du Mali (Ministre de l’Equipement et des Transports, Ministre des Finances, Ministre de l’Administration Territoriale et Premier Ministre) pour attirer leur attention sur ce retard incompréhensible et inacceptable pour les populations des 21 villages de la Commune Rurale de Faléa, collectivité territoriale la plus isolée de notre pays, coupée du reste du territoire national, tous les ans, durant la saison des pluies (huit mois, en cette zone soudano-guinéenne), par la crue du fleuve Falémé. ASFA 21  et l’ensemble des acteurs du développement local de la Commune Rurale de Faléa ont regretté le fait que, depuis 2005, la Direction Nationale des Routes n’ait pas tenu régulièrement au courant de l’évolution du dossier la municipalité, les populations Faléa et l’opinion nationale, car l’une des tâches premières et fondamentales des pouvoirs publics consiste dans l’information permanente et complète, par toutes les voies appropriées, des usagers des services publics et de tous les autres citoyens. Ensuite, ASFA 21 a noté que la  recommandation d’inscription au Budget Spécial d’ Investissement  2014 de l’aménagement de la voie d’accès  aurait dû être faite par le Ministère de l’Equipement et des Transports au Gouvernement Malien depuis 2006 pour répondre aux préoccupations des populations et aux priorités du développement local de la commune la plus enclavée de notre pays.
Suite à la forte pression de ASFA 21 et les incessantes interpellations du Cabinet du Ministre de l’Equipement et des Transports, la Direction Nationales des Routes  a recommandé l’inscription des Travaux d’aménagement de la voie d’accès et du quai dans le Budget Spécial d’Investissement 2014. Mais curieusement elle a renoncé par la suite à cette option.
Sur insistance pressante de ASFA 21, une mission nationale de la Direction Nationale des Routes a fait un nouveau devis au cours de l’année 2014, montant encore très élevé de 414.549.375 FCFA qui comprend l’achèvement des travaux pour la mise à l’eau et en service du bac d’une part, et d’autre part, le budget global pour la réalisation de l’ensemble des travaux y compris la réfection du tronçon de la RN2 jusqu’à la frontière avec la Guinée. Par la suite, cette somme a été revue à la baisse soit 306.574.000FCFA. Il faut noter que toutes ces discussions entre ASFA 21, le Département des Transports et des Travaux publics, la Commission  des Transports et des Travaux Publics de l’Assemblée Nationale ont eu lieu au mois de Mai, c’est-à-dire à l’approche de la saison des pluies, donc face à une crue imminente du fleuve Falémé. Le Ministre des Transports et des Travaux Publics de l’époque Hachim Koumaré nouvellement nommé a alors fait mobiliser la Cellule d’exécution des travaux d’urgence (CETRU) de son département afin d’éviter une suspension des travaux de réfection de la RN2 depuis la Falémé jusqu’à la frontière Mali-Guinée et passant par Faléa, chef-lieu de la Commune. C’est ainsi que tous les travaux (montage du bac, aménagement de la voie d’accès au fleuve et du quai-bac, rénovation du tronçon de la route nationale menant à la frontière Mali-Guinée) furent réalisés à temps.
Il faut noter que la bonne écoute obtenue par la délégation de ASFA 21 et des populations de la Commune Rurale de Faléa auprès des élus de la Commission de l’Habitat, des Transports et des Travaux publics de l’Assemblée Nationale du Mali (le mardi 15 avril 2014), l’implication personnelle et l’engagement constant du Chef de la Subdivision des Routes de Keniéba Mme Aiché Fofana, de celui du Vice-Président du Conseil de Cercle Cheick Oumar Camara, la grande disponibilité du Ministre Hachim Koumaré qui a fait un suivi régulier des travaux, ont permis de faire aboutir en 2015 ce projet vital pour les populations de la Commune Rurale de Faléa et du Cercle de Keniéba qui ont unanimement salué sa mise en l’eau.
L’annonce de sa réparation imminente après trois années de calvaire pour les populations, constitue incontestablement une victoire pour ASFA 21, les acteurs citoyens de la Commune Rurale de Faléa et du Cercle de Keniéba, mais aussi de tous les élus qui ont œuvré sans relâche pour faire aboutir cette demande légitime et vitale.  
Amara Nouhoum Keita

La reprise de l’animation du site


Chers amis,
Après de longues années de silence, nous avons l’immense joie de vous informer que nous avons décidé de reprendre l’animation du site pour vous permettre d’être mieux informés sur nos luttes présentes et futures, mais aussi sur le contexte de ces luttes et les dynamiques sociales et politiques qui lui servent de support.
Nous tenons d’abord à vous remercier pour vos soutiens multiformes qui nous ont permis d’engager cette longue bataille contre le projet d’ouverture d’une mine d’uranium dans la Commune Rurale de Faléa. Cette bataille a permis d’ajourner le projet d’ouverture d’une mine d’uranium, d’élargir la base de notre action et d’obtenir le soutien de nombreuses organisations de coopération intervenant au Mali.
L’amélioration des impacts positifs qui a été obtenu sur le terrain suite à ces appuis (prise de conscience accrue et mobilisation grandissante des élus communaux, des associations et des populations locales) a assuré la crédibilité de l’intervention de notre organisation, sa légitimité institutionnelle aux yeux des autorités administratives et politiques maliennes et d’autres institutions de coopération au développement du Mali. Pour preuve, tout au long de ces années, de nouveaux partenariats se sont noués avec des acteurs institutionnels d’appui au développement aussi importants que la Fondation Gabriel Péri (France), Helvetas Swiss Intercooperation Mali, Fondation Rosa Luxemburg, Programme d’Appui aux Industries Extractives (PAGIE) de la coopération allemande au Mali.
Grâce aux soutiens de nos partenaires articulés à une vision structurée et une approche globale des questions de développement locale de ASFA 21, une vraie dynamique qui vise à garantir une gestion des ressources naturelles, agropastorales et minières à la fois transparente, équitable, soutenable sur le plan écologique et respectueuse du patrimoine multiculturel des communautés résidentes, susceptible d’améliorer le niveau de vie des populations locales y est effectivement enclenchée et la mise en synergie des appuis de ces différents partenaires permettront, sans aucun doute, d’atteindre plus rapidement les objectifs visés par notre projet.
Malheureusement, depuis une dizaine d’années, cette dynamique est fortement entravée par la grave crise politique, institutionnelle, sécuritaire, territoriale, économique et sociale qui sévit au Mali. Cette crise ( avec notamment la recrudescence du terrorisme) a gravement affecté les conditions de vie des femmes et des enfants, qui sont les catégories sociales les plus vulnérables, avec notamment des pertes en vies humaines, des déplacements forcés des populations à l’intérieur et à l’extérieur du pays, la destruction du système éducatif, des structures sanitaires et des bases de l’alimentation, l’instabilité sociale et même, dans certains cas, la déstructuration ou la désagrégation complète de milliers de familles.
Comme si cela ne suffit pas, le Mali, à l’instar de nombreux pays du Sahel, est confronté aux conséquences des inondations meurtrières. L’ampleur de ces inondations (des dizaines de morts et des milliers de maisons effondrées dans 17 des 19 Régions administratives du pays) est telle que le gouvernement à décrété l’état de catastrophe nationale afin de mobiliser la solidarité nationale et internationale pour venir en aide aux sinistrés.
Une évaluation conjointe entre l’Etat du Mali et la communauté internationale notamment l’organisme de Coordination des Affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) a établi qu’en 2024, il faut 701,6 millions de dollars pour répondre aux besoins humanitaires urgents du Mali. Au total, plus de 4 millions de personnes sont concernées par le plan de réponse humanitaire. Le secteur de la sécurité alimentaire à lui seul nécessite plus de 222 millions de dollar pour sauver près de 2 millions de personnes menacées de famine. En 2023, les acteurs humanitaires ont mobilisé très peu de ressources, (228 millions de dollars) soit à peine 30% de la somme recherchée ! Néanmoins, près de 2, 8 millions de personnes ont été assistées.
Par ailleurs, depuis 2023, les ONG évoluent dans un contexte de tension entre le Mali et la France se traduisant par l’expulsion de l’Ambassadeur de France au Mali, la dénonciation des accords de défense entre le Mali et la France, avec comme conséquence immédiate, le départ de la Force Barkhane et le dépôt d’une plainte contre la France au Conseil de Sécurité, accusée par le Mali de «soutien au terrorisme», l’interdiction «avec effet immédiat», de toutes les activités menées sur le sol malien par des ONG/Fondations ou Associations opérant sur financement ou avec l’appui matériel ou technique de la France, y compris dans l’humanitaire. En outre, une décision officielle de l’Etat relative aux dispositifs communs de coordination, de suivi et de contrôle des activités des associations et Fondations sur le territoire du Mali a été prise et adressée aux associations et ONG afin de s’y conformer.
L’ensemble de ces actes posés est une riposte du gouvernement malien suite à l’annonce, le 16 novembre 2022 par la France, de la suspension de son aide publique au développement au Mali, à l’exception de l’aide d’urgence et l’action humanitaire, estimant que les conditions n’étaient plus réunies pour la poursuite des projets.
Dans ce contexte difficile, ASFA 21 est confrontée à la problématique de son autonomie d’action et de son indépendance stratégique. Et depuis presque une année, elle ne bénéficie plus de l’appui de ses partenaires financiers qui sont en fin de programme ou confrontés à des difficultés financières. C’est pourquoi, elle a entrepris via son Directeur Exécutif, avec l’appui de ses partenaires européens, notamment le Forum Civique Européen, Afrique-Europe-Interact (AIE), une tournée de prise de contact en Europe auprès de Fondations ou institutions d’aide et de Coopération afin de solliciter leur appui.
La réactivation du site ASFA 21 vise à rendre visible ses actions, remobiliser nos nombreux soutiens en Europe ainsi que nos futurs partenaires institutionnels, renforcer dans la transparence, la démocratie locale, faire émerger le contrôle citoyen et la rédevabilité dans la gestion des ressources locales dans la Commune Rurale de Faléa et dans le Cercle de Keniéba, infléchir les politiques publiques nationales en les orientant vers une finalité de développement économique et social réel.
Il s’agira également de renforcer le dialogue entre les acteurs citoyens maliens et européens dans les domaines aussi vitaux comme l’immigration, la crise sécuritaire au Sahel, la lutte contre le terrorisme et la criminalité transfrontalière, les questions de gouvernance démocratique, les énergies renouvelables etc…
Bienvenue sur le site de ASFA 21 !

Village de Faléa

Commune rurale de Faléa : difficile accès des populations aux services sociaux de base

La Commune  rurale  de Faléa située à 88 Km de Kéniéba dans la   Région de Kayes souffre d’un dysfonctionnement alarmant de ses services sociaux de base. Bien que réputée pour son  immensité de ses ressources naturelles telles que l’or, la bauxite, l’argent, le cuivre, l’uranium, la  faune  et la  flore  abondantes, une variété d’espèces halieutiques en quantité importante, des terres fertiles, etc) ainsi que son patrimoine culturel  très riche et varié, la commune rurale de Faléa n’est que lombre d’elle-même. Elle est confrontée à un véritable problème de développement.

En effet, de 2010 à 2014 avec l’appui et l’accompagnement de lONG malienne  ASFa21  (action  solidarité  pour  les  21 villages de la commune de Faléa), les habitants de cette collectivité territoriale et leurs autorités coutumières, politiques  et  administratives  ont  lutté  contre  la mise en place par  des  sociétés  minières  multinationales  d’un projet d’extraction de l’uranium qui aurait eu des conséquences  néfastes  sur les activités économiques et sociales, sur  la santé  humaine et animale ; bref  hypothéquer même l’avenir  de la population.
Parallèlement, des efforts ont été vigoureusement déployés pour désenclaver  la commune  et alléger de façon significative le  problème d’accès des populations locales aux soins de santé. C’est ainsi que  grâce aux  démarches  et au plaidoyer de  l’ONG  ASFa 21  auprès  des  élus  de la Nation et  des  décideurs  politiques  nationaux, en mai 2014,  un budget  global de 414.549. 375 Fcfa  a été débloqué  par l’État malien pour  réaliser  l’assemblage  des  composantes  dun  bac  automoteur  de 20 tonnes qui était en souffrance depuis 2005 dans l’enceinte de la subdivision des routes de Kéniéba. Également cela a permis d’ aménager  la voie d’accès et le quai-bac  à  Fékola  et  réhabiliter le tronçon de la route  nationale n°2 allant de  cette  localité  à  la frontière Mali-République de  Guinée en  passant par  le  village  central  Faléa.
En outre,  avec   le concours financier de ses partenaires européens, l’ONG d’appui au développement local de la commune a pu acquérir et doter le centre de santé communautaire de Faléa d’un véhicule pour assurer  un service  d’évacuation  des cas des  malades  graves  vers le CSREF   de Kéniéba.  Afin de  faciliter  davantage  l’accès  aux  structures de santé pour les malades et les femmes enceintes et diminuer la mortalité infantile, ASFA21 avait mis en place un service de transport local par tricycle motorisé  pour permettre à ceux qui habitent dans les villages et hameaux situés loin de la route nationale n°2  de bénéficier eux aussi des services du CESCOM de Faléa.
Ces différentes actions avaient beaucoup soulagé les souffrances des populations nécessiteuses et contribué à atténuer les difficultés dans l’ensemble de la commune. Car auparavant,  la commune de Faléa, constituée  des 21 villages et d’une cinquantaine de hameaux pour  une superficie  d’environ 400 km2 avec  une population de plus de 17000 habitants, était dans un état d’ enclavement. Cet état d’ enclavement existe toujours  avec  une   dégradation  de  la grande route nationale  pendant la saison des pluies.
Pire  en 2021,  suite à une énorme  faute de gestion technique (surcharge dune petite embarcation de 20 tonnes par un gros engin lourd de la société minière canadienne IAM GOLD,  le  bac  a été précipité au fond du fleuve. Toute chose qui a provoqué le retour du problème cauchemardesque  de son franchissement en période d’hivernage. C’est tout récemment que les autorités administratives et les services techniques ont procédé à sa récupération dans un état très dégradé et à sa réparation avant de le remettre en service.
Cependant, la commune rurale de Faléa  est confrontée aujourd’hui à des difficultés  liées à la  défaillance des autorités locales et, surtout, à un véritable dysfonctionnement des services sociaux de base. Les autorités locales  et administratives, notamment le maire et le sous-préfet brillent  parfois par  leur  absence  durant des  mois.
Sur le plan sanitaire, la seule ambulance du village est hors service actuellement  rendant  ainsi  l’accès aux soins  de santé  très difficiles des populations.  L’insuffisance  de  la couverture sanitaire de la commune est palpable. Il existe aujourdhui qu’un seul centre de santé communautaire et 4 à 5 dispensaires pour  42 villages et près des 50 hameaux  avec une population de  plus de 17000 habitants. À cela s’ajoute le sous-équipement des structures sanitaires  et la mauvaise qualité des matériels médicaux.  Dans le  CESCOM, il n’y a  qu’une seule table accouchement et qu’un seul lit à la maternité ; pas de machine d’échographie ; pas de laboratoire pour les analyses etc.
En outre, dans cette seule  structure  sanitaire  communautaire  centrale, il y a qu’un technicien supérieur de santé, une matrone non diplômée et un gérant du dépôt de médicaments  non qualifié. Pas de gynécologue, de pédiatre, de radiologiste  et de personnel de laboratoire pour les analyses simples. Le CESCOM de Faléa occupe la dernière place en matière de vaccination dans le cercle de Kéniéba, une situation qui perdure depuis trois ans. À toutes ces difficultés  s’ajoute aussi celle d’approvisionnement régulier  en médicaments.  Les ruptures  de stock des  médicaments  peuvent aller   de  plusieurs  semaines.
Concernant les infrastructures  scolaires, elles sont dans un état de délabrement d’insalubrité.
Lors d’un  échange  au mois de juillet dernier à Siby,  le maire de la commune de Faléa, Mamadou Keïta, a fait savoir la mairie  collecte annuellement 15 millions de Fcfa aux titres des impôts, taxes et redevances sur les activités économiques. 
Amara Nouhoum Keïta

Le fleuve Falémé pollué par l’orpaillage illégal

Le fleuve Falémé qui prend corps entre Tabako et Mankounké avant de poursuivre son chemin vers Moussala et Fékola traversant la frontière entre le Mali et le Sénégal avant de se jeter dans le fleuve
Sénégal en amont à quelques km de la
ville de Bakel, est menacé de disparition par l’orpaillage illégal.
Ce cours d’eau vital pour les communautés locales, une source de vie pour les populations
installées sur ses vives, est sévèrement affectée par les activités d’orpaillage. L’or au potentiel lucratif élevé attire de nombreux prospecteurs,
souvent au détriment des activités agricoles traditionnelles.
Considéré jadis comme activité complémentaire, l’orpaillage a connu un boom ces dernières années. Au Mali, au Sénégal et en Guinée, une course à la conquête des espaces d’exploitation est engagée entre les sociétés minières qui détiennent des permis délivrés par l’État et les orpailleurs artisanaux soutenus par les autorités traditionnelles.
Cette explosion de l’exploitation aurifère a bouleversé la vie des riverains et a engendré de graves pollutions environnementales, surtout au long du fleuve Falémé. La Falémé, l’affluent majeure du fleuve Sénégal long de 650km, lui apporte 25% de son eau. De Kayes à Kédougou en passant par Kéniéba,elle a pris une couleur rougeâtre. L’origine de cette pollution est associée à l’orpaillage.
Les jeunes séduits par l’appât de gains rapides abandonnent de plus en plus les travaux champêtres pour se lancer dans l’extraction aurifère. Cette situation entraîne une dégradation significative de l’environnement du fleuve Falémé. Les techniques d’orpaillage, souvent rudimentaires et non régulées, contribuent à la pollution des eaux et à la destruction des habitats naturels. D’où ce cri du cœur de cet habitant de la commune de Faléa, Seyni Facourou Camara,enseignant. Selon lui,l’extraction de l’or a fini par reléguer l’agriculture au second plan dans la zone de Faléa. «Autrefois, c’est la commune de Faléa qui ravitaillait le cercle de Kénieba en céréales, mais aujourd’hui, cela est devenu un triste souvenir. L’agriculture et d’ autres ont tous été abandonnés au détriment de l’extraction de l’or. Dans la zone, la chasse n’est plus possible, car le bruit émanant des machines qui exploitent l’or fait fuir les animaux sauvages. Ces dernières années, l’extraction de l’or a connu une grande expansion, mais les villageois ne bénéficient pas des revenus de la vente d’or. En plus, à cause de l’ignorance de la population, les Chinois viennent ici achètent des terres et par finir ils les détruisent avec des produits  qu’ils utilisent engendrant des impacts environnementaux. Ce comportement des Chinois semble ne pas attirer l’attention de la population, qui est intéressée plus par l’argent», nous confie Seyni Facourou Camara. En effet, le manque de contrôle et l’attirance de l’argent exacerbent la situation. Il est donc crucial pour l’Etat d’envisager des mesures et de promouvoir des alternatives économiques durables pour préserver à la fois le fleuve Falémé et les moyens de subsistance des communautés riveraines.
Diango COULIBALY et Amara Nouhoum
KEITA

État

Drame à Faraba: Fanta DANSOKO tuée ce vendredi sur un site d’orpaillage chinois abandonné.Un drame regrettable pour qui remet à la lumière l’ampleur de la pratique de l’orpaillage par les Chinois dans cette zone. Des mesures urgentes s’imposent de la part des autorités au niveau national pour bien cadrer et organiser ce secteur artisanal qui fait chaque jour des victimes. Fanta Foune DANSOGO a été cruellement abattue avec une balle dans la tête alors qu’elle cherchait de façon digne son pain quotidien. Combien d’autres épouses, mères, filles ont laissé leur vie sur les sites d’orpaillages en tentant de survivre, sans la moindre mesure de sécurité ? Le secteur de l’orpaillage reconnu légalement par les autorités du pays devrait plutôt être vu comme une activité économique, d’épanouissement et d’emploi qu’un champ de bataille. La présence des agents de sécurité privée sur les sites artisanaux pour préserver l’intérêt d’une minorité de citoyens constitue une menace et une imposition sur l’intérêt général des populations des zones aurifères. Le martyre Fanta Foune DANSOKO est mère de trois enfants. Que sa mort ne reste pas impunie.

dossier à suivre

Kenieba Média

France

Christian Courbon, technicien spécialisé en charge des missions de terrain de la Commission de recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) basée à Valence prend sa retraite.

Les populations, les organisations de la société civile de la Commune Rurale de Falea et leurs partenaires institutionnels lui expriment leurs remerciements et leur profonde gratitude.

Il est français de nationalité, mais Falois de cœur, citoyen du monde. Christian Courbon, technicien spécialisé en charge des missions de terrain, après de nombreuses années de loyaux services rendus à la CRIIRAD, une institution scientifique européenne mondialement connue pour la qualité de son expertise dans le domaine du nucléaire et une solide expérience des terrains africains, est admis à faire valoir ses droits à la retraite. Les populations, les organisations de la société civile de la Commune Rurale de Faléa et du Cercle de Kenieba, les partenaires institutionnels par la voix du professeur Many Camara, Président de ASFA 21, lui sont infiniment reconnaissants. Lisez plutôt…

Difficiles conditions de voyage et de vie sur le terrain.

C’est le cœur serré que nous avons appris, par mail de notre ami Bruno Chareyron, que Christian COURBON, technicien de la CRIIRAD spécialisé en enquêtes de terrain et en formation des acteurs des communautés de base à la collecte de données scientifiques dans leur environnement et leurs espaces de vie, est admis à faire valoir ses droits à la retraite.

L’ensemble de la population et les autres organisations de la société civile de la Commune Rurale de Faléa (associations de femmes et de jeunes, organisations professionnelles, groupes culturels et artistiques, leaders d’opinion…) ainsi que nos partenaires institutionnels locaux (Conseil Communal de Faléa et Conseil de Cercle de Kenieba, autorités administratives et services techniques) se joignent à notre association citoyenne ASFA21 (nouvelle dénomination de l’ARACF) pour lui exprimer nos sincères remerciements et notre profonde gratitude pour l’appui scientifique et technique très précieux et salvateur qu’il a apporté en mars 2011 aux communautés de toute la région exposées à leur insu aux impacts désastreux des activités de prospection et de carottage uranifères de la société Rockgate Capital Corp.

En effet, envoyé en mission de terrain par la CRIIRAD à Bamako et dans  la Commune de Falea, Christian COURBON a pu, dans un délai très court, formé les membres de l’ARACF (ASFA21) et une équipe d’enquêteurs locaux à Faléa sur l’impact des mines d’uranium, les accompagner et les encadrer sur le terrain pour réaliser le « point zéro radiologique », animer des séances de travail (information, sensibilisation, collaboration) avec les services techniques de l’Etat chargés de la radioprotection, de la santé et de l’environnement.

Enquêtes avec l’équipe dans les espaces de vie et dans l’environnement  

Avec l’ingénieur en physique nucléaire Bruno Chareyron, responsable du laboratoire de la CRIIRAD, il a également appuyé la délégation des eurodéputées Vert du Parlement Européen, conduite par Mme Eva Jolly pour éclairer et conseiller les plus hautes autorités maliennes sur la problématique du projet d’exploitation d’une mine d’uranium dans la zone de Faléa, informer (à travers une conférence de presse mémorable) l’opinion publique nationale malienne sur les dangers liés à la mise en œuvre d’une telle entreprise.

Les deux scientifiques de haut niveau international ont ensuite élaboré un rapport technique remarquable, complet et très riche, contenant des recommandations de mesures préventives de protection des populations, des eaux et des animaux à prendre par le Gouvernement malien. 

Toutes ces actions ont conduit le Gouvernement du Mali à mettre en place un cadre de concertation (Conseil communal, ARACF, populations, Ministère des Mines du Mali et Société Rockgate Capital Corp) pour faire le suivi et l’encadrement des travaux de prospection et de carottage, garantir la santé et la sécurité physique des populations ainsi que la vie des animaux.

Informée par nos soins, l’équipe locale de surveillance de la radioactivité de Faléa, sa contribution majeure au développement durable des capacités des acteurs citoyens locaux, tient, tout comme ARACF/ASFA21, à lui rendre un vibrant hommage et à souligner ses qualités professionnelles et humaines : son esprit d’ouverture, sa capacité exceptionnelle d’adaptation aux conditions les plus difficiles de terrain (nourriture, logement, pénibilité du voyage sur des pistes quasiment impraticables, pannes de véhicules, marche sur de longues distances dans la brousse africaine, intempéries, moustiques, etc.), sa rigueur scientifique associée à une grande humilité, son enthousiasme communicatif, son souci permanent de l’autre, sa très vive sensibilité aux difficultés et souffrances des habitants, en particulier les femmes et les enfants.

En symbiose avec le cadre physique du village de Falea et son chef traditionnel (sublime coup de cœur et méditation en commun sur l’avenir de la communauté suite a une vraie rencontre)

Pour les gens de Faléa, Christian COURBON est à la fois un grand Ami, un sauveur, un vrai semeur d’espoir et un maître en capacitation fondamentale permettant aux populations et communautés villageoises de comprendre et maîtriser facilement les techniques scientifiques pour prendre elles-mêmes leur destin en mains.       

Nous lui adressons tous nos vives félicitations et lui souhaitons, de tout cœur, plein de bonheur dans cette nouvelle étape de sa vie.

Pour ASFA21 (ARACF), les acteurs citoyens et les communautés de Faléa

Professeur Many CAMARA

APPEL DE KÉNIÉBA

LA FALÉMÉ SE MEURT, SAUVONS LA FALÉMÉ

La Falémé, du Fouta-Djalon à Bakel : 650 km, 3 pays, 12 communes, 387.895 habitants, 55.414 ménages.

Le fleuve Falémé prend sa source dans la partie nord du Fouta-Djalon, en République de Guinée-Conakry. Il se jette dans le fleuve Sénégal dont il est le principal affluent, à 30 Km en amont de Bakel, au Sénégal, après avoir parcouru 650 km.

La Falémé ou le fleuve Falémé, dans son bassin, arrose 12 communes dans les 3 pays que sont la Guinée, le Mali et le Sénégal. 387.895 personnes de 55.414 ménages vivent directement ou indirectement des revenus tirés de l’utilisation des eaux de la Falémé et de ces affluents : riziculture, abreuvement des animaux d’élevage, maraîchage, arboriculture, pêche et orpaillage.

  1. Le Bassin de la Falémé, un environnement désolant

Le bassin hydrogéologique, physique, environnemental et social de la Falémé, du FoutaDjalon à Bakel, en passant par Keniéba, vit actuellement une situation critique, liée au développement de l’extraction minière : « La malédiction de l’or ». 

Bien que pourvoyeuse d’importantes ressources financières pour les communautés, l’extraction minière, autrefois pratiquée dans toute l’Afrique de l’Ouest, sans produits toxiques, mais avec la seule intelligence et la force humaine, est devenue une activité source de malheurs et de misère pour la majorité des populations résidant sur les territoires au sous-sol riche en minerais.

Du Fouta-Djalon à Bakel, enpassant par Keniéba, le sous-sol du bassin de la Falémé se transforme au fil des jours, des semaines, des mois et des années, en une vaste zone de misère, faisant des habitants, des damnés de l’or, au propre comme au figuré :

  • Des villages entiers rasés par les multinationales de l’extraction minière, pour l’or du sous-sol ;
  • Une destruction inconsidérée de l’environnement, avec la coupe abusive des arbres par les exploitants forestiers et les miniers ;
  • Le cyanure, le mercure, les acides et autres produits polluant, chaque jour, les eaux de la Falémé et de ses affluents, les eaux des mares ainsi que les nappes phréatiques ;
  • Les superficies de cultures, vivrières pour l’essentiel, qui permettent aux ménages de se nourrir, se réduisent de façon drastique, créant et accentuant ainsi des « compétitions » d’ampleur inédite entre miniers, agriculteurs et éleveurs ;
  • Les équilibres physiques naturels sont maintenant rompus dans le bassin de la Falémé : l’habitat naturel des animaux est perturbé. Ils n’ont d’autre choix que de migrer vers des zones moins hostiles mais plus « accueillantes », à la recherche de la « clémence » humaine.
  • Les maladies, de nouvelles maladies (cutanées, oculaires, gastriques, articulaires), sont aujourd’hui le lot quotidien des populations du bassin de la Falémé, même sans être exploitants miniers ni bénéficiaires des ressources tirées de l’exploitation minière ;
  • La vie humaine, aquatique et végétale est devenue un calvaire dans le bassin de la Falémé ;
  • Les populations perdent chaque jour leurs moyens d’existence, poussant ainsi de nombreuses personnes dans des pratiques de survie et d’adaptation incompatibles avec la dignité humaine, prostitution, travail des enfant, exode des bras valides, abandonnant dans les villages, personnes âgées, femmes, enfants et malades ; 

2. Et pour cause : UNE COURSE FOLLE ET AVEUGLE À L’ENRICHISSEMENT QUI SÈME MORT ET DÉSOLATION SUR SON PASSAGE.

Le minerai, cet « or » du sous-sol, du Fouta-Djalon en Guinée, à Bakel au Sénégal, en passant par Keniéba au Mali : des exploitants artisanaux aux multinationales, l’« or » du sous-sol du bassin de la Falémé suscite des convoitises, de grandes convoitises.

Les intérêts s’entremêlent, avec en jeu, la vie, la santé et les équilibres physiques naturels : 387.895 habitants d’environ 55.414 ménages dans 3 pays ne peuvent plus vivre dignement, décemment, sur leurs propres terres, la terre de leurs ancêtres.

De la pique aux machines les plus sophistiquées, en passant par les dragues et les cracheurs, l’extraction minière sème dans le bassin de la Falémé, mort et désolation.

Déforestation, pollution des eaux de surface et des nappes phréatiques, la rupture des équilibres physiques naturels fait peur, maintenant et pour l’avenir, dans le bassin de la Falémé. L’agriculture, l’élevage, la pêche, l’arboriculture, le maraîchage ne sont plus possibles avec ces eaux polluées de la Falémé.

  • Les pêcheurs ne peuvent plus nourrir, dans la dignité, leurs familles par le fruit de la pêche ;
  • Les femmes ne peuvent plus pratiquer le maraîchage qui leur procurait autrefois des revenus pour faire face à leurs besoins et ceux de leurs enfants ;
  • Les animaux, d’élevage comme sauvages, cherchent d’autres sources d’abreuvement, tant les eaux de la Falémé sont polluées ;
  • Des milliers de populations entières, sur la terre de leurs ancêtres, se retrouvent sans repères culturels, sans mémoires, sans lieux de culte, damnés de l’or qu’ils sont.
  • La perte de la biodiversité : destruction de la faune et de la flore suite à la destruction de l’écosystème et la pollution de l’environnement ;
  • L’aggravation du changement climatique, du fait du déboisement massif et continu, de la perturbation des régimes hydraulique et hydrologique de la Falémé et de ses nombreux affluents.

Conscients et interpellés par cette situation,

Nous,

  • Citoyens des communes du bassin de la Falémé, de la Guinée au Sénégal, en passant par le Mali,
  • Organisations de la société civile de la Guinée, du Mali et du Sénégal,
  • Services techniques déconcentrés du Cercle de Keniéba,
  • Collectivités territoriales décentralisées du Cercle de Keniéba,
  • Chefs de villages du Cercle de Keniéba ,
  • Militants pour la protection de l’environnement,

Déclarons, ce jour 06 septembre 2019, à Keniéba, en République du Mali, La création de l’Observatoire Citoyen International du Fleuve Falémé, En Abrégé « OCIF/Falémé ».

Par conséquent,

Nous lançons un appel pressant, 

L’APPEL DE KENIÉBA :

A tous les acteurs de la protection de l’environnement, 

De la Guinée, du Mali, du Sénégal, d’Afrique et du monde entier,

Pour la mise en commun de nos forces,

Afin de sauver la Falémé d’une mort lente, mais certaine, si rien n’est fait, Conjurer la catastrophe écologique imminente qui menace l‘existence même des populations, en leur redonnant cette base de vie et source primordiale de revenus,  Et renforcer leur résilience.

Fait à Keniéba, le 06 septembre 2019,

Avec l’appui soutenu de la Fondation Rosa Luxemburg (FRL), Bureau Afrique de l’Ouest. 

Ont signé :

  1. Association Solidarité avec les 21 villages de la Commune Rurale de Faléa  (ASFA 21), au Mali
  2. ONG « LA LUMIÈRE », au Sénégal
  3. Association « SAUVONS LA FALÉMÉ », en Guinée
  4. Le Conseil de Cercle de Keniéba
  5. Les représentants de 5 communes du Cercle de Keniéba : Keniéba, Dabia, Faléa, Faraba, Sitakily
  6. Les services techniques déconcentrés du Cercle de Keniéba  : Service Local de l’Assainissement et de la lutte Contre la pollution, Service Local de l’Hydraulique 
  7. Le délégué de l’Association des chefs de villages de la Commune Rurale de Faléa (« Fontofa siga diarénè)
  8. Les chefs de village de Dabia, Keniéba et Sitakily
  9. Association des femmes Siguida gnètaga de Tabakoto, Commune Rurale de Sitakily .
  10. Brigade de protection de l’environnement de Commune Rurale de Faléa

Témoin et partenaire solidaire :  

Fondation Rosa Luxemburg (FRL), Bureau Afrique de l’Ouest, Représenté par son Chargé de Programme

De gauche à droite , la déforestation, pour les exploitants forestiers, les « restes» du village de fadougou, rasé par une multinationale, pour la richesse en minerai de son sous-sol, dans la commune de Keniéba. A droite, des orpailleur dans le lit de la falémé, utilisant des produits chimiques très toxiques qui sont directement déversé dans le fleuve. Ci-contre, troncs d’arbres servant de pilier dans les fosses creuséés par les miniers pour éviter leur effondrement.

N.B. :

L’atelier a connu la participation d’acteurs très engagés dans la protection de l’environnement dans le Cercle de Keniéba. La présente liste sera, très bientôt, étoffée et enrichie par d’autres acteurs, indisponibles lors de l’atelier, mais tout aussi très engagés que les premiers signataires. Il s’agit particulièrement de la Coordination des associations des femmes de la Commune Rurale de Faléa,

  • l’Association des jeunes de la Commune Rurale de Faléa (son Président, Sambou Keïta était présent à l’atelier-voir photo de famille des participants),
  • la confrérie des chasseurs de Faléa (elle participe déjà activement à la lutte contre le déboisement illégal et sauvage),
  • les Tomboloma (système d’organisation propre aux exploitants miniers et qui assurent la Police des placers).

Participants à l’atelier de lancement de l’Appel de Keniéba. De la gauche vers la droite : La présidente de l’Association des femmes « Siguida gnètaga » de Tabakoto, Ibrahima THIAM (Chargé de Programme FRL-WA), Mamadou DIALLO (ASFA 21), Nouhoum KEÏTA, Directeur Exécutif ASFA 21 (au milieu en T-Shirt noir), juste à sa gauche, le Secrétaire Général du Conseil de Cercle de Keniéba, devant Nouhoum (en écharpe noir), le Représentant de la Mairie de Dabia,. A gauche de celui-ci, le responsable du Service Local de l’Hydraulique. 4ème, débout avec kéfié, en partant de la droite vers la gauche BAKHOUM Aliou, Chef d’Antenne, ONG LA LUMIÈRE, Kédougou, Sénégal. Juste à sa droite, Idrissa DIALLO, Représentant de l’Association « Sauvons La Falémé », en République de Guinée.

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Afrique, Mali :

des nouvelles de

la Commune de

FALEA

et ses 21 villages

Notre demain est notre affaire

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Le Tabalé pour appeler au rassemblement

Après une résistance improbable mais réussie contre l’ouverture d’une mine d’uranium sur leur territoire communal, les habitants de Faléa inventent en toute autonomie leur avenir dans un Mali qui semble aller à vau l’eau. « Le pays va mal, très mal, et l’horizon s’assombrit de jour en jour… de quoi demain sera fait ? Qu’allons-nous devenir ?» A ces interrogations quotidiennes, qui expriment le désarroi et la désespérance des populations maliennes aujourd’hui, les habitants de Faléa répondent : «Notre demain est notre affaire!». Et ils traduisent, chaque jour un peu plus, leur position dans leurs actions collectives.

Les interventions, actions, partenariats  et réalisations depuis fin 2016

  1. Pour une gestion rationnelle, transparente, concertée, participative, consensuelle, équitable et solidaire des ressources du territoire communal
  2. S’approprier la démocratie locale et l’exercer pleinement
  3. Garantir la sécurité alimentaire, améliorer les revenus des femmes et des jeunes et lutter contre la malnutrition infantile
  4. Mobilisation générale stratégique pour la sauvegarde du cadre écologique global et le développement d’un orpaillage artisanal écologique, performant et rentable
  5. Liens vers les documents annexes

1)  Pour une gestion rationnelle, transparente, concertée, participative, consensuelle, équitable et solidaire des ressources du territoire communal

Face aux effets nocifs du projet d’exploitation d’une mine d’uranium concocté en catimini et de façon irresponsable à partir de 2007 par l’Etat malien et des sociétés minières étrangères sur leur  santé, leur environnement, leurs terres agricoles, leurs sources d’approvisionnement en eau, leur riche patrimoine culturel, les Falois s’étaient mobilisés de 2010 à 2014 pour empêcher sa réalisation. Ainsi, en janvier 2014, les équipements et matériels d’extraction de minerais de ces entreprises ont été retirés.

Cette victoire (peut-être provisoire…), qui leur donnait la possibilité de recouvrer leurs droits humains violés durant plusieurs années et construire leur avenir, a été acquise grâce aussi au soutien et à l’accompagnement de Action Solidarité pour les 21 villages de la Commune Rurale de Faléa (ASFA 21) ainsi qu’à l’efficacité de la solidarité internationale, notamment d’organisations citoyennes et institutions (scientifiques, municipales) européennes.

Quand la menace létale du projet de mine d’uranium a été écartée, les communautés de Faléa se sont immédiatement investies dans la construction d’un système endogène  de gestion transparente et consensuelle des ressources naturelles, agropastorales et minières de leur commune rurale.

Un appui financier de la GIZ Mali a permis la réalisation, entre 2015 et 2016, du diagnostic territorial participatif et l’élaboration d’un plan d’aménagement rationnel en fonction des vocations des différents espaces.

Ce document a été utilisé par le Conseil Communal de Faléa pour l’élaboration du nouveau Programme de Développement Social, Economique et Culturel 2017-2022 de sa collectivité territoriale.

Il est également, depuis lors, le cadre de référence que tous les intervenants (publics, privés, maliens et étrangers) sur le territoire communal de Faléa sont tenus de respecter.

Dans le cadre d’un « programme de gouvernance locale démocratique » soutenu par Helvetas-Suisse-Intercoopération, une « Commission Foncière (COFO) » locale représentative de toutes les catégories sociales a été mise en place pour assurer le droit de tenure foncière et forestière de tous, notamment les femmes, les jeunes et autres groupes sociaux marginalisés.

Afin de les outiller pour la défense de leurs droits, ASFA21 a fourni à la COFO, aux leaders communautaires et même aux élus municipaux une solide formation sur les textes et lois en gestion des ressources naturelles (Charte pastorale, Loi forestière, Loi d’Orientation Agricole et décrets d’application).

En outre, courant 2017, l’aide de la Fondation Rosa Luxemburg a permis de donner aux habitants de Faléa des formations pour la création d’aires protégées communautaires et au Conseil Communal les connaissances et la compétence nécessaires pour l’élaboration de plans environnementaux en concertation et en collaboration étroite avec les organisations communautaires de base, les gestionnaires coutumiers des ressources naturelles et les autorités traditionnelles.

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Rencontre inter-villageoise de concertation à Faléa

2) S’approprier la démocratie locale et l’exercer pleinement

Les habitants de Faléa ont construit une vigilance collective efficace dans le cadre de la politique de décentralisation engagée par l’Etat malien.

Ainsi, afin de faire traduire dans la réalité le principe de «redevabilité» des élus, gage de transparence, de participation inclusive et de contrôle de la gestion des  ressources communales, ils ont créé un « Comité Citoyen de Suivi de l’exécution et du contrôle du budget communal de Faléa ». Cet organe communautaire assure la surveillance collective des opérations de recettes et de dépenses, la participation massive et efficiente des populations aux sessions de restitution publique des Comptes Administratifs de la Mairie et aux travaux d’élaboration des PDSEC (Programmes de Développement Social, Economique et Culturel) de leur commune.

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Mission d’appui technique de l’équipe des médecins bénévoles de ASFA21

2) Garantir la sécurité alimentaire, améliorer les revenus des femmes et des jeunes, et lutter contre la malnutrition infantile

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Séance de démonstration de récupération nutritionnelle des enfants sous-alimentés avec les mères à Faléa

          L’utilisation de la main-d’œuvre locale par les sociétés aurifères dans leurs opérations de prospection et le développement de l’orpaillage artisanal ces dernières années ont eu pour conséquences la désertion du secteur agricole par les bras valides, des déficits chroniques de la production alimentaire et une hausse vertigineuse des produits vivriers dans la Commune Rurale de Faléa, bref une situation d’insécurité alimentaire.

Pour y faire face, les Falois ont opté pour la diversification des ressources alimentaires et des sources de revenus.

C’est ainsi qu’avec le concours des jeunes, les femmes ont réalisé un périmètre maraîcher collectif et une parcelle d’un hectare de moringa olifeira pour améliorer leurs revenus et lutter contre la malnutrition infantile

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Activités de maraîchage des femmes à Faléa

L’Association Solidarité Faléa ASFA21  lutte contre

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-la désertion du secteur agricole par les bras valides, qui crée une situation d’insécurité alimentaire.

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-la hausse vertigineuse des prix des produits vivriers.

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Maraîchage à Faléa

4) Mobilisation générale stratégique pour la sauvegarde du cadre écologique global et le développement d’un orpaillage artisanal écologique, performant et rentable

Parmi les acquis les plus importants de la prise en mains de leur destin par les habitants de Faléa, il faut souligner la prise de conscience générale de la menace d’une catastrophe écologique et du péril sanitaire que constitue l’exploitation minière artisanale dans la Commune de Faléa et du Cercle de Keniéba avec l’utilisation de produits chimiques polluants comme le mercure, le cyanure ou l’arsenic.

        Aussi, suite à la sensibilisation menée par ASF21, tous les acteurs locaux (les orpailleurs, les leaders coutumiers, les autorités traditionnelles, les élus, l’Administration et les Services techniques ont signé en 2018 une « Convention Locale de nonutilisation des produits chimiques » en vue d’appliquer sur le terrain la Convention de Minamata signée et ratifiée par le Mali.

Dans le but de donner les meilleures chances de réussite à la mise en œuvre de cet engagement collectif, ASFA21, en partenariat avec la GIZ Mali, a aidé les orpailleurs (par des appuis techniques à l’organisation et à la formation) pour mettre en place trois coopératives dans les principales zones d’orpaillage.

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Montage du concentrateur à spirales par les artisans locaux

Outre le groupage de leurs offres pour peser sur le marché de vente de l’or, ces coopératives d’orpailleurs ont l’ambition de porter un projet d’orpaillage écologique soutenu par un système de bonus de 10 à 15 %.

Pour ce faire, un prototype d’équipement technologique adapté, le concentrateur à spirales, a été importé et reproduit à l’identique par des artisans (mécaniques et soudeurs) locaux pour assurer son appropriation par les acteurs maliens et le développement d’une filière économique autonome.

Des séances de démonstrations du concentrateur à spirales made in Mali ont eu lieu récemment à Faléa et à Bamako. L’initiative a fait l’objet d’un véritable plébiscite de la part des orpailleurs, des départements techniques chargés des mines, de l’industrie et de l’environnement, des élus nationaux et responsables des collectivités territoriales, des agences de coopération intéressées par le secteur minier et l’environnement.

        La démarche devra être couronnée par la mise en place d’un comptoir d’achat et de vente d’or écologique dans la Commune Rurale de Faléa. En préparation de cette étape, une mission de découverte des orpailleurs, représentants des organisations communautaires, élus communaux accompagnée par ASFA21 a été réalisée auprès du Comptoir d’achat et de vente d’or local de Papara (République de Côte d’Ivoire) en 2018.

D’autres actions-phares en matière de protection de l’environnement et de la biodiversité ont été réalisées ou sont en cours. l s’agit de :

-la conception et de l’exécution en 2017, sous l’assistance technique de ASFA21 et du Centre d’Animation Pédagogique de Keniéba, d’un programme-test d’éducation environnementale en milieu scolaire dans la Commune de Faléa et les trois autres communes riveraines du fleuve Falémé : Keniéba, Faraba et Dabia ;

-l’institution en 2018, des « Journées environnementales dans la Commune Rurale de Faléa »

5) Liens vers les documents annexes 

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