État

Drame à Faraba: Fanta DANSOKO tuée ce vendredi sur un site d’orpaillage chinois abandonné.Un drame regrettable pour qui remet à la lumière l’ampleur de la pratique de l’orpaillage par les Chinois dans cette zone. Des mesures urgentes s’imposent de la part des autorités au niveau national pour bien cadrer et organiser ce secteur artisanal qui fait chaque jour des victimes. Fanta Foune DANSOGO a été cruellement abattue avec une balle dans la tête alors qu’elle cherchait de façon digne son pain quotidien. Combien d’autres épouses, mères, filles ont laissé leur vie sur les sites d’orpaillages en tentant de survivre, sans la moindre mesure de sécurité ? Le secteur de l’orpaillage reconnu légalement par les autorités du pays devrait plutôt être vu comme une activité économique, d’épanouissement et d’emploi qu’un champ de bataille. La présence des agents de sécurité privée sur les sites artisanaux pour préserver l’intérêt d’une minorité de citoyens constitue une menace et une imposition sur l’intérêt général des populations des zones aurifères. Le martyre Fanta Foune DANSOKO est mère de trois enfants. Que sa mort ne reste pas impunie.

dossier à suivre

Kenieba Média

France

Christian Courbon, technicien spécialisé en charge des missions de terrain de la Commission de recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité (CRIIRAD) basée à Valence prend sa retraite.

Les populations, les organisations de la société civile de la Commune Rurale de Falea et leurs partenaires institutionnels lui expriment leurs remerciements et leur profonde gratitude.

Il est français de nationalité, mais Falois de cœur, citoyen du monde. Christian Courbon, technicien spécialisé en charge des missions de terrain, après de nombreuses années de loyaux services rendus à la CRIIRAD, une institution scientifique européenne mondialement connue pour la qualité de son expertise dans le domaine du nucléaire et une solide expérience des terrains africains, est admis à faire valoir ses droits à la retraite. Les populations, les organisations de la société civile de la Commune Rurale de Faléa et du Cercle de Kenieba, les partenaires institutionnels par la voix du professeur Many Camara, Président de ASFA 21, lui sont infiniment reconnaissants. Lisez plutôt…

Difficiles conditions de voyage et de vie sur le terrain.

C’est le cœur serré que nous avons appris, par mail de notre ami Bruno Chareyron, que Christian COURBON, technicien de la CRIIRAD spécialisé en enquêtes de terrain et en formation des acteurs des communautés de base à la collecte de données scientifiques dans leur environnement et leurs espaces de vie, est admis à faire valoir ses droits à la retraite.

L’ensemble de la population et les autres organisations de la société civile de la Commune Rurale de Faléa (associations de femmes et de jeunes, organisations professionnelles, groupes culturels et artistiques, leaders d’opinion…) ainsi que nos partenaires institutionnels locaux (Conseil Communal de Faléa et Conseil de Cercle de Kenieba, autorités administratives et services techniques) se joignent à notre association citoyenne ASFA21 (nouvelle dénomination de l’ARACF) pour lui exprimer nos sincères remerciements et notre profonde gratitude pour l’appui scientifique et technique très précieux et salvateur qu’il a apporté en mars 2011 aux communautés de toute la région exposées à leur insu aux impacts désastreux des activités de prospection et de carottage uranifères de la société Rockgate Capital Corp.

En effet, envoyé en mission de terrain par la CRIIRAD à Bamako et dans  la Commune de Falea, Christian COURBON a pu, dans un délai très court, formé les membres de l’ARACF (ASFA21) et une équipe d’enquêteurs locaux à Faléa sur l’impact des mines d’uranium, les accompagner et les encadrer sur le terrain pour réaliser le « point zéro radiologique », animer des séances de travail (information, sensibilisation, collaboration) avec les services techniques de l’Etat chargés de la radioprotection, de la santé et de l’environnement.

Enquêtes avec l’équipe dans les espaces de vie et dans l’environnement  

Avec l’ingénieur en physique nucléaire Bruno Chareyron, responsable du laboratoire de la CRIIRAD, il a également appuyé la délégation des eurodéputées Vert du Parlement Européen, conduite par Mme Eva Jolly pour éclairer et conseiller les plus hautes autorités maliennes sur la problématique du projet d’exploitation d’une mine d’uranium dans la zone de Faléa, informer (à travers une conférence de presse mémorable) l’opinion publique nationale malienne sur les dangers liés à la mise en œuvre d’une telle entreprise.

Les deux scientifiques de haut niveau international ont ensuite élaboré un rapport technique remarquable, complet et très riche, contenant des recommandations de mesures préventives de protection des populations, des eaux et des animaux à prendre par le Gouvernement malien. 

Toutes ces actions ont conduit le Gouvernement du Mali à mettre en place un cadre de concertation (Conseil communal, ARACF, populations, Ministère des Mines du Mali et Société Rockgate Capital Corp) pour faire le suivi et l’encadrement des travaux de prospection et de carottage, garantir la santé et la sécurité physique des populations ainsi que la vie des animaux.

Informée par nos soins, l’équipe locale de surveillance de la radioactivité de Faléa, sa contribution majeure au développement durable des capacités des acteurs citoyens locaux, tient, tout comme ARACF/ASFA21, à lui rendre un vibrant hommage et à souligner ses qualités professionnelles et humaines : son esprit d’ouverture, sa capacité exceptionnelle d’adaptation aux conditions les plus difficiles de terrain (nourriture, logement, pénibilité du voyage sur des pistes quasiment impraticables, pannes de véhicules, marche sur de longues distances dans la brousse africaine, intempéries, moustiques, etc.), sa rigueur scientifique associée à une grande humilité, son enthousiasme communicatif, son souci permanent de l’autre, sa très vive sensibilité aux difficultés et souffrances des habitants, en particulier les femmes et les enfants.

En symbiose avec le cadre physique du village de Falea et son chef traditionnel (sublime coup de cœur et méditation en commun sur l’avenir de la communauté suite a une vraie rencontre)

Pour les gens de Faléa, Christian COURBON est à la fois un grand Ami, un sauveur, un vrai semeur d’espoir et un maître en capacitation fondamentale permettant aux populations et communautés villageoises de comprendre et maîtriser facilement les techniques scientifiques pour prendre elles-mêmes leur destin en mains.       

Nous lui adressons tous nos vives félicitations et lui souhaitons, de tout cœur, plein de bonheur dans cette nouvelle étape de sa vie.

Pour ASFA21 (ARACF), les acteurs citoyens et les communautés de Faléa

Professeur Many CAMARA

APPEL DE KÉNIÉBA

LA FALÉMÉ SE MEURT, SAUVONS LA FALÉMÉ

La Falémé, du Fouta-Djalon à Bakel : 650 km, 3 pays, 12 communes, 387.895 habitants, 55.414 ménages.

Le fleuve Falémé prend sa source dans la partie nord du Fouta-Djalon, en République de Guinée-Conakry. Il se jette dans le fleuve Sénégal dont il est le principal affluent, à 30 Km en amont de Bakel, au Sénégal, après avoir parcouru 650 km.

La Falémé ou le fleuve Falémé, dans son bassin, arrose 12 communes dans les 3 pays que sont la Guinée, le Mali et le Sénégal. 387.895 personnes de 55.414 ménages vivent directement ou indirectement des revenus tirés de l’utilisation des eaux de la Falémé et de ces affluents : riziculture, abreuvement des animaux d’élevage, maraîchage, arboriculture, pêche et orpaillage.

  1. Le Bassin de la Falémé, un environnement désolant

Le bassin hydrogéologique, physique, environnemental et social de la Falémé, du FoutaDjalon à Bakel, en passant par Keniéba, vit actuellement une situation critique, liée au développement de l’extraction minière : « La malédiction de l’or ». 

Bien que pourvoyeuse d’importantes ressources financières pour les communautés, l’extraction minière, autrefois pratiquée dans toute l’Afrique de l’Ouest, sans produits toxiques, mais avec la seule intelligence et la force humaine, est devenue une activité source de malheurs et de misère pour la majorité des populations résidant sur les territoires au sous-sol riche en minerais.

Du Fouta-Djalon à Bakel, enpassant par Keniéba, le sous-sol du bassin de la Falémé se transforme au fil des jours, des semaines, des mois et des années, en une vaste zone de misère, faisant des habitants, des damnés de l’or, au propre comme au figuré :

  • Des villages entiers rasés par les multinationales de l’extraction minière, pour l’or du sous-sol ;
  • Une destruction inconsidérée de l’environnement, avec la coupe abusive des arbres par les exploitants forestiers et les miniers ;
  • Le cyanure, le mercure, les acides et autres produits polluant, chaque jour, les eaux de la Falémé et de ses affluents, les eaux des mares ainsi que les nappes phréatiques ;
  • Les superficies de cultures, vivrières pour l’essentiel, qui permettent aux ménages de se nourrir, se réduisent de façon drastique, créant et accentuant ainsi des « compétitions » d’ampleur inédite entre miniers, agriculteurs et éleveurs ;
  • Les équilibres physiques naturels sont maintenant rompus dans le bassin de la Falémé : l’habitat naturel des animaux est perturbé. Ils n’ont d’autre choix que de migrer vers des zones moins hostiles mais plus « accueillantes », à la recherche de la « clémence » humaine.
  • Les maladies, de nouvelles maladies (cutanées, oculaires, gastriques, articulaires), sont aujourd’hui le lot quotidien des populations du bassin de la Falémé, même sans être exploitants miniers ni bénéficiaires des ressources tirées de l’exploitation minière ;
  • La vie humaine, aquatique et végétale est devenue un calvaire dans le bassin de la Falémé ;
  • Les populations perdent chaque jour leurs moyens d’existence, poussant ainsi de nombreuses personnes dans des pratiques de survie et d’adaptation incompatibles avec la dignité humaine, prostitution, travail des enfant, exode des bras valides, abandonnant dans les villages, personnes âgées, femmes, enfants et malades ; 

2. Et pour cause : UNE COURSE FOLLE ET AVEUGLE À L’ENRICHISSEMENT QUI SÈME MORT ET DÉSOLATION SUR SON PASSAGE.

Le minerai, cet « or » du sous-sol, du Fouta-Djalon en Guinée, à Bakel au Sénégal, en passant par Keniéba au Mali : des exploitants artisanaux aux multinationales, l’« or » du sous-sol du bassin de la Falémé suscite des convoitises, de grandes convoitises.

Les intérêts s’entremêlent, avec en jeu, la vie, la santé et les équilibres physiques naturels : 387.895 habitants d’environ 55.414 ménages dans 3 pays ne peuvent plus vivre dignement, décemment, sur leurs propres terres, la terre de leurs ancêtres.

De la pique aux machines les plus sophistiquées, en passant par les dragues et les cracheurs, l’extraction minière sème dans le bassin de la Falémé, mort et désolation.

Déforestation, pollution des eaux de surface et des nappes phréatiques, la rupture des équilibres physiques naturels fait peur, maintenant et pour l’avenir, dans le bassin de la Falémé. L’agriculture, l’élevage, la pêche, l’arboriculture, le maraîchage ne sont plus possibles avec ces eaux polluées de la Falémé.

  • Les pêcheurs ne peuvent plus nourrir, dans la dignité, leurs familles par le fruit de la pêche ;
  • Les femmes ne peuvent plus pratiquer le maraîchage qui leur procurait autrefois des revenus pour faire face à leurs besoins et ceux de leurs enfants ;
  • Les animaux, d’élevage comme sauvages, cherchent d’autres sources d’abreuvement, tant les eaux de la Falémé sont polluées ;
  • Des milliers de populations entières, sur la terre de leurs ancêtres, se retrouvent sans repères culturels, sans mémoires, sans lieux de culte, damnés de l’or qu’ils sont.
  • La perte de la biodiversité : destruction de la faune et de la flore suite à la destruction de l’écosystème et la pollution de l’environnement ;
  • L’aggravation du changement climatique, du fait du déboisement massif et continu, de la perturbation des régimes hydraulique et hydrologique de la Falémé et de ses nombreux affluents.

Conscients et interpellés par cette situation,

Nous,

  • Citoyens des communes du bassin de la Falémé, de la Guinée au Sénégal, en passant par le Mali,
  • Organisations de la société civile de la Guinée, du Mali et du Sénégal,
  • Services techniques déconcentrés du Cercle de Keniéba,
  • Collectivités territoriales décentralisées du Cercle de Keniéba,
  • Chefs de villages du Cercle de Keniéba ,
  • Militants pour la protection de l’environnement,

Déclarons, ce jour 06 septembre 2019, à Keniéba, en République du Mali, La création de l’Observatoire Citoyen International du Fleuve Falémé, En Abrégé « OCIF/Falémé ».

Par conséquent,

Nous lançons un appel pressant, 

L’APPEL DE KENIÉBA :

A tous les acteurs de la protection de l’environnement, 

De la Guinée, du Mali, du Sénégal, d’Afrique et du monde entier,

Pour la mise en commun de nos forces,

Afin de sauver la Falémé d’une mort lente, mais certaine, si rien n’est fait, Conjurer la catastrophe écologique imminente qui menace l‘existence même des populations, en leur redonnant cette base de vie et source primordiale de revenus,  Et renforcer leur résilience.

Fait à Keniéba, le 06 septembre 2019,

Avec l’appui soutenu de la Fondation Rosa Luxemburg (FRL), Bureau Afrique de l’Ouest. 

Ont signé :

  1. Association Solidarité avec les 21 villages de la Commune Rurale de Faléa  (ASFA 21), au Mali
  2. ONG « LA LUMIÈRE », au Sénégal
  3. Association « SAUVONS LA FALÉMÉ », en Guinée
  4. Le Conseil de Cercle de Keniéba
  5. Les représentants de 5 communes du Cercle de Keniéba : Keniéba, Dabia, Faléa, Faraba, Sitakily
  6. Les services techniques déconcentrés du Cercle de Keniéba  : Service Local de l’Assainissement et de la lutte Contre la pollution, Service Local de l’Hydraulique 
  7. Le délégué de l’Association des chefs de villages de la Commune Rurale de Faléa (« Fontofa siga diarénè)
  8. Les chefs de village de Dabia, Keniéba et Sitakily
  9. Association des femmes Siguida gnètaga de Tabakoto, Commune Rurale de Sitakily .
  10. Brigade de protection de l’environnement de Commune Rurale de Faléa

Témoin et partenaire solidaire :  

Fondation Rosa Luxemburg (FRL), Bureau Afrique de l’Ouest, Représenté par son Chargé de Programme

De gauche à droite , la déforestation, pour les exploitants forestiers, les « restes» du village de fadougou, rasé par une multinationale, pour la richesse en minerai de son sous-sol, dans la commune de Keniéba. A droite, des orpailleur dans le lit de la falémé, utilisant des produits chimiques très toxiques qui sont directement déversé dans le fleuve. Ci-contre, troncs d’arbres servant de pilier dans les fosses creuséés par les miniers pour éviter leur effondrement.

N.B. :

L’atelier a connu la participation d’acteurs très engagés dans la protection de l’environnement dans le Cercle de Keniéba. La présente liste sera, très bientôt, étoffée et enrichie par d’autres acteurs, indisponibles lors de l’atelier, mais tout aussi très engagés que les premiers signataires. Il s’agit particulièrement de la Coordination des associations des femmes de la Commune Rurale de Faléa,

  • l’Association des jeunes de la Commune Rurale de Faléa (son Président, Sambou Keïta était présent à l’atelier-voir photo de famille des participants),
  • la confrérie des chasseurs de Faléa (elle participe déjà activement à la lutte contre le déboisement illégal et sauvage),
  • les Tomboloma (système d’organisation propre aux exploitants miniers et qui assurent la Police des placers).

Participants à l’atelier de lancement de l’Appel de Keniéba. De la gauche vers la droite : La présidente de l’Association des femmes « Siguida gnètaga » de Tabakoto, Ibrahima THIAM (Chargé de Programme FRL-WA), Mamadou DIALLO (ASFA 21), Nouhoum KEÏTA, Directeur Exécutif ASFA 21 (au milieu en T-Shirt noir), juste à sa gauche, le Secrétaire Général du Conseil de Cercle de Keniéba, devant Nouhoum (en écharpe noir), le Représentant de la Mairie de Dabia,. A gauche de celui-ci, le responsable du Service Local de l’Hydraulique. 4ème, débout avec kéfié, en partant de la droite vers la gauche BAKHOUM Aliou, Chef d’Antenne, ONG LA LUMIÈRE, Kédougou, Sénégal. Juste à sa droite, Idrissa DIALLO, Représentant de l’Association « Sauvons La Falémé », en République de Guinée.

Falea newsletter

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Afrique, Mali :

des nouvelles de

la Commune de

FALEA

et ses 21 villages

Notre demain est notre affaire

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Le Tabalé pour appeler au rassemblement

Après une résistance improbable mais réussie contre l’ouverture d’une mine d’uranium sur leur territoire communal, les habitants de Faléa inventent en toute autonomie leur avenir dans un Mali qui semble aller à vau l’eau. « Le pays va mal, très mal, et l’horizon s’assombrit de jour en jour… de quoi demain sera fait ? Qu’allons-nous devenir ?» A ces interrogations quotidiennes, qui expriment le désarroi et la désespérance des populations maliennes aujourd’hui, les habitants de Faléa répondent : «Notre demain est notre affaire!». Et ils traduisent, chaque jour un peu plus, leur position dans leurs actions collectives.

Les interventions, actions, partenariats  et réalisations depuis fin 2016

  1. Pour une gestion rationnelle, transparente, concertée, participative, consensuelle, équitable et solidaire des ressources du territoire communal
  2. S’approprier la démocratie locale et l’exercer pleinement
  3. Garantir la sécurité alimentaire, améliorer les revenus des femmes et des jeunes et lutter contre la malnutrition infantile
  4. Mobilisation générale stratégique pour la sauvegarde du cadre écologique global et le développement d’un orpaillage artisanal écologique, performant et rentable
  5. Liens vers les documents annexes

1)  Pour une gestion rationnelle, transparente, concertée, participative, consensuelle, équitable et solidaire des ressources du territoire communal

Face aux effets nocifs du projet d’exploitation d’une mine d’uranium concocté en catimini et de façon irresponsable à partir de 2007 par l’Etat malien et des sociétés minières étrangères sur leur  santé, leur environnement, leurs terres agricoles, leurs sources d’approvisionnement en eau, leur riche patrimoine culturel, les Falois s’étaient mobilisés de 2010 à 2014 pour empêcher sa réalisation. Ainsi, en janvier 2014, les équipements et matériels d’extraction de minerais de ces entreprises ont été retirés.

Cette victoire (peut-être provisoire…), qui leur donnait la possibilité de recouvrer leurs droits humains violés durant plusieurs années et construire leur avenir, a été acquise grâce aussi au soutien et à l’accompagnement de Action Solidarité pour les 21 villages de la Commune Rurale de Faléa (ASFA 21) ainsi qu’à l’efficacité de la solidarité internationale, notamment d’organisations citoyennes et institutions (scientifiques, municipales) européennes.

Quand la menace létale du projet de mine d’uranium a été écartée, les communautés de Faléa se sont immédiatement investies dans la construction d’un système endogène  de gestion transparente et consensuelle des ressources naturelles, agropastorales et minières de leur commune rurale.

Un appui financier de la GIZ Mali a permis la réalisation, entre 2015 et 2016, du diagnostic territorial participatif et l’élaboration d’un plan d’aménagement rationnel en fonction des vocations des différents espaces.

Ce document a été utilisé par le Conseil Communal de Faléa pour l’élaboration du nouveau Programme de Développement Social, Economique et Culturel 2017-2022 de sa collectivité territoriale.

Il est également, depuis lors, le cadre de référence que tous les intervenants (publics, privés, maliens et étrangers) sur le territoire communal de Faléa sont tenus de respecter.

Dans le cadre d’un « programme de gouvernance locale démocratique » soutenu par Helvetas-Suisse-Intercoopération, une « Commission Foncière (COFO) » locale représentative de toutes les catégories sociales a été mise en place pour assurer le droit de tenure foncière et forestière de tous, notamment les femmes, les jeunes et autres groupes sociaux marginalisés.

Afin de les outiller pour la défense de leurs droits, ASFA21 a fourni à la COFO, aux leaders communautaires et même aux élus municipaux une solide formation sur les textes et lois en gestion des ressources naturelles (Charte pastorale, Loi forestière, Loi d’Orientation Agricole et décrets d’application).

En outre, courant 2017, l’aide de la Fondation Rosa Luxemburg a permis de donner aux habitants de Faléa des formations pour la création d’aires protégées communautaires et au Conseil Communal les connaissances et la compétence nécessaires pour l’élaboration de plans environnementaux en concertation et en collaboration étroite avec les organisations communautaires de base, les gestionnaires coutumiers des ressources naturelles et les autorités traditionnelles.

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Rencontre inter-villageoise de concertation à Faléa

2) S’approprier la démocratie locale et l’exercer pleinement

Les habitants de Faléa ont construit une vigilance collective efficace dans le cadre de la politique de décentralisation engagée par l’Etat malien.

Ainsi, afin de faire traduire dans la réalité le principe de «redevabilité» des élus, gage de transparence, de participation inclusive et de contrôle de la gestion des  ressources communales, ils ont créé un « Comité Citoyen de Suivi de l’exécution et du contrôle du budget communal de Faléa ». Cet organe communautaire assure la surveillance collective des opérations de recettes et de dépenses, la participation massive et efficiente des populations aux sessions de restitution publique des Comptes Administratifs de la Mairie et aux travaux d’élaboration des PDSEC (Programmes de Développement Social, Economique et Culturel) de leur commune.

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Mission d’appui technique de l’équipe des médecins bénévoles de ASFA21

2) Garantir la sécurité alimentaire, améliorer les revenus des femmes et des jeunes, et lutter contre la malnutrition infantile

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Séance de démonstration de récupération nutritionnelle des enfants sous-alimentés avec les mères à Faléa

          L’utilisation de la main-d’œuvre locale par les sociétés aurifères dans leurs opérations de prospection et le développement de l’orpaillage artisanal ces dernières années ont eu pour conséquences la désertion du secteur agricole par les bras valides, des déficits chroniques de la production alimentaire et une hausse vertigineuse des produits vivriers dans la Commune Rurale de Faléa, bref une situation d’insécurité alimentaire.

Pour y faire face, les Falois ont opté pour la diversification des ressources alimentaires et des sources de revenus.

C’est ainsi qu’avec le concours des jeunes, les femmes ont réalisé un périmètre maraîcher collectif et une parcelle d’un hectare de moringa olifeira pour améliorer leurs revenus et lutter contre la malnutrition infantile

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Activités de maraîchage des femmes à Faléa

L’Association Solidarité Faléa ASFA21  lutte contre

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-la désertion du secteur agricole par les bras valides, qui crée une situation d’insécurité alimentaire.

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-la hausse vertigineuse des prix des produits vivriers.

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Maraîchage à Faléa

4) Mobilisation générale stratégique pour la sauvegarde du cadre écologique global et le développement d’un orpaillage artisanal écologique, performant et rentable

Parmi les acquis les plus importants de la prise en mains de leur destin par les habitants de Faléa, il faut souligner la prise de conscience générale de la menace d’une catastrophe écologique et du péril sanitaire que constitue l’exploitation minière artisanale dans la Commune de Faléa et du Cercle de Keniéba avec l’utilisation de produits chimiques polluants comme le mercure, le cyanure ou l’arsenic.

        Aussi, suite à la sensibilisation menée par ASF21, tous les acteurs locaux (les orpailleurs, les leaders coutumiers, les autorités traditionnelles, les élus, l’Administration et les Services techniques ont signé en 2018 une « Convention Locale de nonutilisation des produits chimiques » en vue d’appliquer sur le terrain la Convention de Minamata signée et ratifiée par le Mali.

Dans le but de donner les meilleures chances de réussite à la mise en œuvre de cet engagement collectif, ASFA21, en partenariat avec la GIZ Mali, a aidé les orpailleurs (par des appuis techniques à l’organisation et à la formation) pour mettre en place trois coopératives dans les principales zones d’orpaillage.

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Montage du concentrateur à spirales par les artisans locaux

Outre le groupage de leurs offres pour peser sur le marché de vente de l’or, ces coopératives d’orpailleurs ont l’ambition de porter un projet d’orpaillage écologique soutenu par un système de bonus de 10 à 15 %.

Pour ce faire, un prototype d’équipement technologique adapté, le concentrateur à spirales, a été importé et reproduit à l’identique par des artisans (mécaniques et soudeurs) locaux pour assurer son appropriation par les acteurs maliens et le développement d’une filière économique autonome.

Des séances de démonstrations du concentrateur à spirales made in Mali ont eu lieu récemment à Faléa et à Bamako. L’initiative a fait l’objet d’un véritable plébiscite de la part des orpailleurs, des départements techniques chargés des mines, de l’industrie et de l’environnement, des élus nationaux et responsables des collectivités territoriales, des agences de coopération intéressées par le secteur minier et l’environnement.

        La démarche devra être couronnée par la mise en place d’un comptoir d’achat et de vente d’or écologique dans la Commune Rurale de Faléa. En préparation de cette étape, une mission de découverte des orpailleurs, représentants des organisations communautaires, élus communaux accompagnée par ASFA21 a été réalisée auprès du Comptoir d’achat et de vente d’or local de Papara (République de Côte d’Ivoire) en 2018.

D’autres actions-phares en matière de protection de l’environnement et de la biodiversité ont été réalisées ou sont en cours. l s’agit de :

-la conception et de l’exécution en 2017, sous l’assistance technique de ASFA21 et du Centre d’Animation Pédagogique de Keniéba, d’un programme-test d’éducation environnementale en milieu scolaire dans la Commune de Faléa et les trois autres communes riveraines du fleuve Falémé : Keniéba, Faraba et Dabia ;

-l’institution en 2018, des « Journées environnementales dans la Commune Rurale de Faléa »

5) Liens vers les documents annexes 

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La pollution du Falémé

La rivière Falémé, vecteur de pollution

25 juillet 2018  par Mamadou Togola

La rivière Falémé, principal affluent du »fleuve Sénégal , est de plus en plus polluée par l’orpaillage illégal. Face à la situation, les populations des 21 villages de la Commune Rurale de Faléa, regroupées au sein de l’association Action Solidarité Faléa (ASFA 21) ont commandité une étude scientifique pour mesurer l’ampleur de cette pollution de la Falémé et alerté l’opinion.

L’obstruction, l’envasement et la déviation des cours d’eau dus à l’érosion des berges, le drainage des boues des cracheurs et les rejets des dragues. L’utilisation des produits chimiques, des huiles de vidange, carburant et autres liquides pour le fonctionnement ou l’entretien des machines. La Falémé est «absolument» menacée par la pollution. L’Ingénieur des Eaux et Forêts, Guimba Diallo, est ferme là-dessus. Dans l’étude, commandée par l’association « Action Solidarité pour les 21 villages de Falèa (ASFA21) et publiée en mars 2018, sous le titre «Rapport d’étude sur les différentes sources de pollution de la Falémé et de ses affluents dans les communes de Dabia, Faléa, Faraba et Kéniéba (dans le Cercle de Kéniéba)», le consultant note que l’orpaillage et les produits chimiques sont les principales sources de pollution de la Falémé.

L’or à tout prix…

Dans le Cercle de Kéniéba, l’orpaillage constitue la principale source de revenu des populations. Depuis 2013, le phénomène s’est accentué par l’arrivée des orpailleurs étrangers avec des produits chimiques, hautement toxiques, dont le mercure et le cyanure. Par le mécanisme de l’extraction, les dagues en général et celles à godets en particulier rejettent d’énormes quantités de matériaux qui forment des monticules et des ilots dans le lit des cours d’eau. Pendant la saison sèche, tous les orpailleurs se tournent vers la Falémé. Pour mener l’étude, l’enquêteur a effectué des prélèvements à plusieurs endroits de la Falémé. Aussi des eaux de forages ont été prélevées dans des villages environnants notamment à Diaka, Trondolito, Faléa, Djoulafoundo et dans un puits à Diaby.

Les résultats sont inquiétants dans plusieurs localités: à Yalla, la coloration de l’eau atteint 90 200 Platino-cobalt (Pt-Co) alors que la norme au Mali est de 25 Pt-Co; dans la même localité, l’Alcalinité de l’eau est de 427,53 Mg/l alors qu’elle doit être inférieure à 150 Mg/l; à Mahinamine, la quantité de fer détectée dans l’eau est sept fois et demie supérieure à la normale.

«La présence de ces métaux dans notre organisme est très grave», Aly Thiam hydro-sédimentologue

Aujourd’hui, on estime à 600 dragues dans la seule commune de Kéniéba. Le Chef de service de l’Assainissement de la localité affirme avoir compté, une fois, 63 dragues sur une distance de 530 m. Ici, ce n’est les nuisances sonores qui inquiètent le plus les populations mais la pollution de l’eau. Faute de poissons, les pêcheurs ont tronqué leurs instruments contre les outils d’orpailleurs. Ils ne sont pas les seules victimes de cette pollution. Dans le village de Moussala, les maraîchers ont renoncé à l’utilisation de l’eau de la Falémé, rapporte le consultant.

L’arsenic, le cuivre, le fer, le plomb, le mercure, l’alcalin,… constituent, selon Aly Thiam, Chef de Section Sédimentologie du Laboratoire National des Eaux du Mali, des métaux lourds. «La présence de ces métaux dans notre organisme est très grave. Car, ces métaux sont capables de causer de graves problèmes de santé en interférant avec le fonctionnement biologique initial», s’inquiète l’hydro-sédimentologue. A fortes concentrations dans le corps, les métaux lourds remplacent ou substituent, explique-t-il, les minéraux essentiels; ils ont un effet antibiotique, ce qui augmente la résistance des bactéries; ils neutralisent aussi les acides aminés utilisés pour la détoxication et causent des allergies.

«La Falémé est un bien commun, il faut une solution commune et novatrice», Nouhoum Keita, directeur exécutif de l’ASFA21

Pour la protection des cours d’eau, le ministre malien des Mines a édicté une circulaire pour l’interdiction des dragues sur les cours d’eau. La mesure pourtant diffusée sur la télévision nationale et les radios de proximité est très peu suivie d’effets sur le terrain. Pour Nouhoum Keita, directeur exécutif de l’ASFA 21, ce n’est pas en interdisant aux orpailleurs maliens d’exercer que le problème sera durablement résolu. «La Falémé, indique-t-il, est un bien commun, il faut une solution commune et novatrice». Pour une réponse commune, le militant associatif évoque une collaboration avec une ONG sénégalaise, HYPERLINK « https://www.onglumiere.org/ »La Lumière. Aussi, Keita indique un partenariat avec la coopération allemande au Mali à travers le PAGIE/GIZ Mali pour l’insertion de nouvelles méthodes d’extraction artisanal de l’or au Mali sans utilisation de produits chimiques mais à l’aide de « concentrateurs à spirales ».

En plus de ses mesures, Guimba Diallo préconise des solutions locales. Pour le consultant, il faut: créer un cadre de concertation animé par un membre de la société civile et renforcer les capacités des acteurs locaux. Aussi, l’ingénieur des Eaux et Forêts conseille la création de centres de lavage des minerais. La fréquentation de ces centres, indique-t-il, permettra l’utilisation contrôlée des produits chimiques et une gestion plus rationnelle des eaux usées. Ces centres serviront également de lieux de diffusion de techniques d’extraction de l’or sans utiliser des produits chimiques.

Un texte de Mamadou Togola pour https://www.scidev.net/afrique-sub-saharienne/

Récit d’un stage de trois mois en Europe…

Par Keita Amara Nouhoum

En vue de renforcer leur partenariat, l’association ASFA 21 et le Forum Civique Européen ont signé une convention dans le domaine de la formation, afin de permettre à une nouvelle génération d’adhérents de ASFA 21, de compléter leurs connaissances pour contribuer à renforcer l’action de ASFA 21, ses impacts et pérenniser la coopération internationale.

En tant que jeune adhérent de l’association, j’ai manifesté le désir d’effectuer auprès du Forum Civique Européen, un séjour de découverte et de formation pratique de trois mois. Cela a permis de me rendre dans de nombreuses Coopératives en France, Allemagne et Suisse. J’ai beaucoup appris dans l’informatique surtout en travaillant avec des programmes libres comme Debian. J’ai découvert la différence entre les logiciels (programmes) propriétaires – il faut payer des licences à des multinationales comme Microsoft – et les logiciels ou programmes  libres.  Au lieu de me former sur des  logiciels comme Word de Microsoft j’ai pu découvrir LIBRE OFFICE. Une autre découverte dans le domaine de l’informatique a été le programme Thunderbird. Il permet d’envoyer des messages chiffrés et sécurisés à d’autres destinataires. Ceci peut empêcher ou rendre plus difficile  le contrôle par des appareils répressifs qui sont presque toujours au service des puissances d’argent qui veulent mettre le monde en coupe réglée. J’ai aussi acquis, à travers la lecture, une meilleure  compréhension comment la monnaie est devenue un instrument de domination grâce aux trois brochures  « La face cachée de la monnaie Numéro 1» Numéro 2, Numéro 3,  réalisées entre autre pas Hannes LAMMLER.

Le Forum Civique Européen (FCE) est un partenaire important pour l’association ASFA 21 et  la population de la Commune Rurale de Faléa qui a lutté avec succès contre l’ouverture de la premiere mine d’uranium du Mali . Le FCE contribue à la formation des jeunes  en proposant des options concrètes et originales aux jeunes afin qu’ils puissent prendre la relève dans un avenir proche.

Mon séjour en Europe m’a aussi permis de découvrir les Coopératives Européennes de LONGOMAI.  J’ai pu profiter de leurs expériences et découvrir de nouvelles réalités. J’ai beaucoup appris durant mon séjour. L’esprit associatif, le travail collectif, l’engagement militant sont très importants dans ces Coopératives . C’est une forme de résistance qui m’a inspiré.

Je me suis engagé à partager les précieux enseignements obtenus auprès du FCE à tous les acteurs citoyens de la Commune de Faléa et à l’association ASFA 21. J’espère que  le Forum Civique va  poursuivre et renforcer son appui à notre association.  Cela nous permettra de nous mobiliser d’avantage, de nous organiser et d’agir de manière collective pour protéger la santé humaine et l’environnement des conséquences néfastes de l’extraction minière à Faléa et ailleurs .  

De nos jours, beaucoup de sources d’eau potable de la Commune de Faléa ont été contaminées à cause des produits chimiques utilisées par les sociétés minières lors des opérations de carottage et d’extraction . Les conséquences dans l’avenir seront tragiques pour les populations qui seront confrontées à d’innombrables maladies.

La rivière Falémé souffre d’une grave pollution  à cause de l’exploitation artisanale et industrielle de l’or. Des machines comme les cracheurs, les pelles mécaniques, les dragues utilisent des procédés d’extraction avec une forte utilisation du mercure et du cyanure qui sont déversées dans le lit du Falémé depuis de plusieurs années, menaçant l’existence de toutes les communautés riveraines du côté du Mali, mais aussi du Sénégal, de la République de Guinée et de la Mauritanie puisque le Falémé est un affluent du fleuve Sénégal. Le mercure cause d’énormes dégâts sur l’environnement et la santé des populations : des cas d’hypertension artérielle, de tremblements des membres, de troubles de la parole, de la vue, de lésions du système nerveux, de maladies cardiaques sont très nombreux dans la Commune de Faléa et dans le Cercle de Keniéba.

Devant l’imminence de la catastrophe, ASFA 21 se mobilise avec d’autres partenaires au Sénégal, en République de Guinée et en Mauritanie pour protéger le Falémé.

La Convention de non-utilisation de produits chimiques (mercure et cyanure) a été signée en 2017 par tous les acteurs citoyens, les leaders communautaires, les services techniques de l’Etat, les décideurs politiques et institutionnels du Mali. Si cette mesure est effectivement appliquée, elle permettra de sauver des milliers de vies humaines, protéger l’environnement et l’écologique de la région     

Amara Nouhoum Keita . 

Le 30 octobre 2018