Source Inter de Bamako – 11 juin 2013 extrait de http://www.malijet.com/ (site d’information malien)
Une délégation des populations des 21 villages de la commune rurale de Faléa, conduite par leur maire Mallé Camara et accompagnée par l’ARACF a séjourné du mardi 28 au vendredi 31 mai 2013 à Bamako. En plus du maire, la délégation comprenait le porte-parole des 21 villages de la commune Seydou Samoura, M. Mady Camara, notable représentant le chef de village de Faléa et Waly Camara Secrétaire Général du bureau local de l’ARACF. Cette mission avait un double objectif : une Demande d’informations sur la situation des projets miniers en cours d’implantation dans cette commune et le plaidoyer en faveur de son désenclavement.
- Traversée du FALEME en pirogue
Au cours de son séjour, la délégation a rencontre le Ministre des Mines, le Dr Amadou Baba Sy, le chef de Cabinet du Ministère de l’Équipement et des Transports monsieur Gabounè Keita et le Chargé de mission Mallé Danfaga. En outre, elle a également été reçu par le Secrétaire Général du Ministère de l’Artisanat et du Tourisme Elmehdi Ag Hamaty, le chef de cabinet Ségui Kanté, le Conseiller Technique Moussa Diallo, le Chargé de mission Communication et Coopération Internationale Moulaye Idrissa Touré.
Avec le Ministre des Mines, Dr Amadou Baba Sy, la délégation a demandé à être informé de façon très précise et complète sur la situation des travaux d’exploration en vue d’une future exploitation de l’uranium à Faléa menée par les entreprises canadiennes delta et Rockagte depuis 2007.
En effet, Rockgate Capital Corp annonce sur son site web avoir obtenu deux extensions successives du périmètre qui lui a été attribué portant la superficie totale à 267 km2 (contre 150 km2 reconnus officiellement par le gouvernement malien) et déjà réalisé l’étude de faisabilité et déposé le rapport auprès du gouvernement, puis complété l’étude d’Impact Environnemental et Social. Enfin, d’après la compagnie minière, elle va bientôt conclure avec le gouvernement malien une charte sur l’uranium.
C’est pourquoi, la délégation des populations de Faléa, leur maire et la société civile représentée par l’ARACF, ont appelé le représentant du gouvernement à communiquer officiellement la date exacte à laquelle le rapport de l’Etude d’Impact Environnemental et Social sera disponible et accessible au public ainsi que la date précise de la tenue de la « consultation publique » sur le site de Faléa, débat public local destiné à demander l’avis et les aspirations des populations résidentes, exigé par la loi malienne avant l’octroi aux compagnies minières du permis d’exploitation.
Aussi, la délégation a demandé à acquérir les tracés des périmètres miniers de toutes les compagnies minières intervenantes ou prévues sur le territoire de la commune de Faléa, le cadastre minier actualisé de la commune. Cette démarche a été rendue nécessaire par le fait que le Comité National de suivi mis en place en 2012 par le Ministre des Mines dont sont membres la Commune de Faléa et l’ARACF n’a jamais été convoqué malgré plusieurs lettres de rappel du bureau de l’ARACF de Bamako.
Cette structure de suivi et de concertation des travaux du projet de mine d’uranium de Faléa, cadre d’information officiel, a été instituée suite à l’action d’information et de sensibilisation menée en 2010 et 2011 par l’ARACF. Elle a pour mission d’assurer la sécurisation des populations locales (piste d’atterrissage, entreposages des carottes d’uranium etc.) la reprise de l’Etude d’Impact Environnemental et Social (EIS) déjà engagée par Rockgate en dehors des textes réglementaires du Mali et impliquer toutes les parties concernées (populations, société civile, municipalité de Faléa, la Direction Nationale de la Géologie et des Mines et les autres services techniques, les compagnies minières) à toutes les étapes de la réalisation du projet.
Le Ministre des Mines a reconnu que le Comité de Suivi National n’a jamais été opérationnel. Lui-même avait signé un ordre de mission pour conduire une délégation de ce Comité sur le terrain à Faléa. Mais cette mission a été annulée parce que les sociétés minières avaient un moment décidé de quitter notre pays en raison de la situation sécuritaire que le Mali a connu en 2012 et en 2013.
S’agissant du rapport de l’Etude d’Impact Environnemental et Social, le premier responsable du secteur minier a affirmé au contraire de la société minière, qu’en réalité cette étude n’a pas été faite. Quant au rapport de faisabilité économique, selon lui, il ne sera pas déposé avant fin décembre 2013.
Le Ministre s’est solennellement engagé à rendre publique dès son dépôt le rapport de l’EIS qui sera réalisée par la société minière et à communiquer à temps à la municipalité, aux populations, à la société civile de Faléa et aux autres citoyens maliens, la date de tenue de la « consultation publique » afin de leur permettre de se préparer pour participer effectivement à ce futur débat démocratique. Enfin, le Dr Amadou baba Sy a annoncé la publication prochaine par son département de toutes les données sur le secteur minier au Mali.
Avec le Chef de cabinet du ministre de l’Equipement et des Transports et le chargé de mission, la délégation s’est entretenue autour de la question du bac de franchissement du fleuve Falémé dont la construction a été faite depuis 2005 par la Société INACOM-Mali. Mais depuis cette date, rien n’a changé pour les populations de la Commune de Faléa. Devant cette triste situation, le maire de la commune de Faléa a dressé à la date du 10 mai 2013, une correspondance au Premier-Ministre Django Sissoko avec ampliation au Ministre de l’Equipement et des Transports, de l’Administration Territoriale de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire et à celui de l’Economie, des Finances et du Budget, lui demandant de trouver enfin une solution à cette situation déplorable.
Le Chef de Cabinet et le Chargé de mission du Département de l’Équipement et des Transports ont prêté une oreille très attentive à la sollicitation de la délégation et ont promis au nom du Ministre tout l’accompagnement nécessaire et indispensable à la démarché légitime du Maire et des populations de Faléa.
Enfin, la délégation de Faléa a fait au cabinet du Ministère de l’Artisanat et du Tourisme le compte-rendu du forum multiculturel qui s’est tenu dans cette localité les 25, 26 et 27 mai 2013. Cette rencontre multiculturelle présidée par le Conseil de cercle de Kéniéba et parrainée par le Sous-préfet de Faléa a permis de révéler le riche potentiel en matière de patrimoine culturel, matériel et immatériel, mais aussi artistique, artisanal et dans le domaine de l’éco-tourisme. La commune de Faléa sollicite le département de l’artisanat et du tourisme pour bénéficier des programmes et dispositifs publics existant ou prévus sur ces différents volets. Singulièrement l’encadrement technique et l’accompagnement du département est vivement souhaité par la commune de Faléa pour assurer le développement de la filière bambou un des ses atouts majeurs.
Le département a hautement apprécié la démarche des acteurs de Faléa et a salué les initiatives qu’ils ont initiées. Il s’est engagé à mobiliser les compétences et l’expertise en son sein et à fournir tout l’accompagnement requis afin d’assurer la réussite de leurs différents projets.
Fousseiny DANTIOKO
- Qu’est ce que vous allez faire ?