AFRICOM Go Home

pour comprendre la situation en Afrique et au Mali en particulier il est utile de donner la voix à des Africains. Les redacteurs du site Falea  vous proposent de regarder ce montage filmique. Il n’est pas l’expression de l’opinion de la rédaction du site Falea mais il mérite d’être porté à la connaissance des ami/es de la commune de Falea.

Juste en dessous vous trouverez une interview vidéo d’Aziz Salmone Fall, realisateur du montage filmique, membre fondateur du Groupe de Recherche et d’Initiative pour la Libération de l’Afrique (GRILA*) Entretien réalisé le 28 mars 2015 au Forum Social Mondial de Tunis, par le reporter Mikaël Alberca Doulson.
*plus d’infos sur GRILA.

NEWSLETTER Octobre 2014

LA MENACE D’UNE MINE D’URANIUM A FALEA !

Point n’est besoin d’espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer,  mais le village de Faléa sans  mine d’uranium…  c’est encourageant.

Ce que nous vous avons émis comme espoir pour Faléa dans la dernière lettre circulaire se confirme.  La baisse du cours de l’uranium (Yellowcake) n’incite pas à ouvrir de nouveaux gisements. La capacité de production mondiale est trop importante.  On n’est plus  à l’heure  de la spéculation effrénée pour tirer profit de la flambée des prix de cette matière première toxique, mais au contraire à une tout autre époque : la chute continue de son cours.  Conséquence : les titres d’AREVA plongent  de l’ordre de 20% le premier août 2014. Le 9 octobre, l’agence de rating,  Standard and Poor, S&P, parle de perspective négative et donne aux actions d’AREVA le classement BBB.  Encore un peu et c’est l’État français détenteur direct ou indirect de près de 87% du capital d’AREVA qui va, comme d’habitude,  lui « sauver»  la mise !

Continuer la lecture

Un village malien rescapé de l’uranium

Village central de Faléapt

Village central de Faléa

«C’est le désert complet en matière de protection des populations de la radioactivité», expliquait en 2012 à France Culture Many Camara, professeur de sociologie, originaire de la commune de Faléa au Mali. Les lourdes machines de la firme canadienne Rockgate Capital Corp avaient pourtant déjà réalisé plus de 150 forages dans cette région reculée du pays, à la suite d’un mandat d’exploration de l’uranium délivré en 2007 par le gouvernement malien. L’association des habitants et des amis de Faléa (ARACF), que préside Many Camara, craignait que les populations soient déjà exposées aux rayonnements cancérigènes et avait pu constater des contaminations aux produits chimiques sur plusieurs sites. Aujourd’hui c’est le soulagement. La société qui a depuis racheté Rockgate, Denison Mines, canadienne elle aussi, s’est retirée du site à la fin 2014.

Que s’est-il passé?

A ce stade, aucune information précise n’a filtré. Mais deux éléments ont sans doute pesé. D’un côté, les cours de l’uranium se sont effondrés depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima au Japon en 2011. L’arrêt complet des réacteurs japonais pour une durée indéterminée a fait progressivement chuter les prix de la matière radioactive.
D’autre part, la résistance des habitants de la région, favorisée par le travail d’organisation de l’ARACF, s’est révélée gênante, autant pour l’entreprise minière que pour le gouvernement malien. Les initiatives citoyennes se sont rapidement multipliées. Avec l’aide du Forum civique européen, le laboratoire associatif français de recherche sur la radioactivité CRIIRAD a été sollicité pour établir une cartographie des niveaux de radioactivité dans la région. La Ville de Genève a notamment financé ce projet qui nécessitait l’achat de compteurs Geiger de mesure de la radioactivité.

Foreuse en activité dans une forêtpt

Foreuse en activité dans une forêt

Le but de l’ARACF était aussi d’informer la population des conséquences potentielles de l’établissement de mines d’uranium à Faléa: accaparement de terres, contamination de l’air, des sols et de l’eau, destruction de la flore et de la faune, épuisement des ressources en eau, leucémies et cancers, etc. Une radio communautaire locale a vu le jour dans ce but, avec l’aide financière du canton de Genève cette fois, pour un volet formation et traduction dans les quatre langues locales.

Forage uranifère dans un champ d'arachidespt

Forage uranifère dans un champ d’arachides

L’ARACF a aussi organisé une assemblée des maires et des chefs coutumiers de la région, qui, à l’issue de leur rencontre, ont signé un mémorandum demandant au gouvernement malien de retirer les concessions d’explorations.
Informer les villageois s’avérait d’autant plus cruciale qu’une «fenêtre démocratique» allait s’ouvrir avant que les premiers sites d’uranium puissent être exploités, indiquait Many Camara: une consultation publique devait être tenue en vertu des lois maliennes. «Informés sur l’impact de l’uranium sur leurs vies, les habitants ne se seraient pas laissé bernés par les promesses d’emploi, de désenclavement et de développement de la région». Parallèlement, en 2011, des eurodéputés se sont rendus en visite à Faléa et ont rencontré à Bamako le président malien Amadou Toumani Touré. Ce dernier leur aurait promis de stopper le projet avant de se dédire par la suite. Par ailleurs, une conférence internationale sur l’uranium a été mise sur pied par les milieux antinucléaires en 2012 à Bamako.
L’ARACF, elle, ne se contentait pas de lutter contre les rayonnements radioactifs. Depuis 2001, elle aide les résidents de Faléa à améliorer leur quotidien. Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, le gouvernement malien a récemment débloqué le dossier du bac automoteur qui permettra de traverser la rivière à la saison des pluies, et ainsi désenclaver la région. L’association a aussi pu mettre à disposition de la commune un véhicule 4×4 pour les évacuations sanitaires et a lancé un projet pilote de développement de la filière bambou.

Prélèvement d'échantillon d'eau de source polluée par un enquêteur ARACFpt

Prélèvement d’échantillon d’eau de source polluée par un enquêteur ARACF

Les villageois devront toutefois rester vigilants face l’éventualité d’une reprise de l’exploration minière le jour où les prix de l’uranium prendront l’ascenseur. Mais Hannes Lämmler, du Forum civique européen, se montre confiant: «Il ne se passera rien dans les prochaines années. Il y a une surcapacité de production d’uranium dans le monde. Quatre cents vieilles centrales devront être démantelées dans les vingt prochaines années. Le nucléaire n’en a pas finit de poser problème.»

Christophe Koessler

Article paru dans le Courrier (sans images) le 13 janvier 2015

SUCCÈS À FALEA !

L’initiative citoyenne ARACF  vient de remporter une victoire non
négligeable: la mise en place d’un  BAC Fluvial, projet de désenclavement pourtant bloqué depuis des années.
Le prix du Yellowcake demeurant trop bas pour motiver la société DENISON à
accélérer le début l’extraction de l’uranium de Faléa. (Denison est le
nouveau propriétaire des droits d’explorations minière), la société civile qui s’oppose aux conséquences d’un tel développement, dévastateur pour les terre agricoles, vient de
remporter un succès important pour une issue économique
alternative , ….le désenclavement de Falea  gràce ä la mise en place d’un
bac moteur pour traverser le Falémé !

Ci-joint  :

  • Le texte integral du communiqué de presse de l’ARACF concernant le projet de BAC
  • La lettre du Ministre
  • Alternatives à la mine

    Présentation de la situation et des alternatives à l’exploitation minière pour le développement local.

    L’auteur de cet élément sonore et du texte sur les alternatives proposées par l’ASFA21 à Faléa est Siaka Z. Traoré, journaliste à Radio Kayira, Bamako. Il a réalisé ce magazine lors d’une conférence-débat grand public organisée, le 14 janvier 2014, par l’ASFA21 à Keniéba (chef-lieu de préfecture de Cercle éponyme, circonscription administrative d’appartenance de la Commune Rurale de Faléa).

    Le message de Dr MITA à ces confrères de Kodaira : Pourquoi j’ai quitté Tokyo ?

    Dr Shigeru Mita invite ses confrères à se préoccuper de la protection contre les radiations.

    Dr Mita Le Docteur Shigeru MITA qui a récemment déménagé pour Okayama-ville (préfecture d’ Okayama) pour y ouvrir une nouvelle clinique, a écrit un court essai dans un bulletin de l’association des médecins de Kodaira (métropole de Tokyo).
    Bien que cette essai ne s’adresse pas au grand public, il a été cité dans un magazine hebdomadaire par e-mail par le journaliste Kota Kinoshita, qui a organisé des actions pour inciter les gens à quitter les zones touchées par les radiations (y compris Tokyo) depuis le 11 mars 2011.
    A de nombreuses reprises, lors de conférences et de réunions publiques, le Dr Mita et Mr Kinoshita ont signalé le danger des radiations et ont appelé à une action immédiate de radioprotection.


    Pourquoi ai-je quitté Tokyo ?

    Dr Shigeru MITA (Clinique Mita)
    A mes confrères médecins,

    J’ai fermé en Mars 2014 la clinique qui a servi la communauté de Kodaira depuis plus de 50 ans, depuis la génération de mon père; et j’ai ouvert une nouvelle clinique MITA à Okayama le 21 avril.

    J’ai été membre du conseil d’administration de l’association médicale de Kodaira depuis 1990, lorsque j’ai commencé à pratiquer la médecine dans la clinique de mon père. Pendant les dix dernières années j’ai travaillé à préparer une réponse urgente en cas de catastrophe dans la ville.

    A Tokyo, la première mission est de se préparer à gérer un tremblement de terre.

    Dans le cas d’un tremblement de terre dans le Sud Est, hautement prévisible, il est raisonable d’envisager un scénario de fusion du coeur dans la centrale nucléaire de Hamaoka (préfecture de Shzuoka), suivie d’une contamination radioactive de Tokyo.

    J’étais préoccupé par la possibilité d’une contamination de Tokyo; j’avais demandé plusieurs fois à l’association médicale, au conseil municipal et au département local de santé publique de stocker de l’iode médical. A chaque fois ma demande a été rejetée, la raison invoquée était qu’on ne prévoyait pas la survenue d’un tel événement à Tokyo. Il n’y avait donc aucun plan pour se préparer à cet éventualité.

    Au cours de l’après-midi du 11 mars 2011, Tokyo a subi de lentes mais grandes secousses du tremblement de terre. J’ai pensé «C’est ce qu’on appelle des mouvements sismiques de longue période. Le tremblement de terre de la mer du Sud et sa conséquence, l’accident de la centrale nucléaire d’Hamaoka, sont finalement arrivés». En fait l’origine du tremblement de terre était dans le Tohoku. La température des réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima Dai Ichi s’est élevée, elle a causé de massives explosions suivies de fusions des coeurs et de perforation des cuves.

    Il est certain que le Japon de l’Est et la métropole de Tokyo ont été contaminés.

    La contamination du sol se mesure en Bq/kg.
    Dans les 23 districts de la métropole de Tokyo, la contamination de la partie orientale est de 1000-4000 Bq/kg et celle de la partie occidentale est de 300-1000 Bq/kg (Césium 137 seul).
    La contamination de Kiev, capitale de l’Ukraine est de 500 Bq/kg (Cs 137 seul).
    En moyenne, après l’accident de Tchernobyl, l’Allemagne de l’Ouest était à 90 Bq/kg, l’Italie à 100, et la France à 30 Bq/kg.
    De nombreux problèmes de santé on été signalés en Allemagne et en Italie.
    A Shinjuku, site de la mairie de Tokyo, on mesurait 0,5 à 1,5 Bq/kg avant 2011, Actuellement, Kodaira est contaminée à 200-300 Bq/kg.

    Je vous recommande à tous de regarder le programme de la NHK «ETV spécial: l’accident nucléaire de Tchernobyl: rapport sur un pays contaminé»; il est disponible sur internet. Je pense qu’il est important de savoir ce qu’ont vu et perçu ceux qui ont visité le Belarus et l’Ukraine et entendu les récits des habitants; et d’écouter ceux qui ont servi dans les opérations de secours à Tchernobyl il y a plus de 20 ans.

    Leur expérience montre que que Tokyo ne devrait plus être habitée et que ceux qui insistent pour vivre à Tokyo doivent faire des pauses régulières dans des régions plus sûres.

    Des problèmes tels que la dépopulation et le déclin de l’état continuent de peser actuellement sur la vie des 2° et 3° génération d’Ukrainiens et de Biélorusses; je crains que ce ne soit l’avenir de l’Est du Japon.

    Depuis décembre 2011, j’ai réalisé des échographies thyroïdiennes, des tests fonctionnels de la thyroïde, des analyses sanguines générales et biochimiques chez environ 2.000 personnes. La plupart étaient des familles de la métropole de Tokyo préoccupées par les conséquences des radiations.

    J’ai observé que les globules blancs, spécialement les neutrophiles, diminuaient chez les enfants de moins de 10 ans. Il y a des cas de diminution significative du nombre de neutrophiles chez des enfants nés après le tremblement de terre (<1000). Dans les deux cas la situation tend à s’améliorer en allant vivre dans l’Ouest du Japon (neutrophiles 0→4.500).
    Les patients signalent des saignements de nez, une perte des cheveux, un manque d’énergie, des ecchymoses sous cutanées, des hémorragies urinaires visibles, des inflammations de peau, de la toux et d’autres symptomes divers non spécifiques.

    Kodaira, dans l’Ouest de Tokyo est l’une des zones les moins contaminées du Kanto; cependant même dans cette zone nous avons commencé à constater des changements dans le sang des enfants vers le milieu de l’année 2013.

    La contamination s’accroit à Tokyo, aggravée par la concentration urbaine des radiations, ou parce que les systèmes d’assainissement urbain, tels que le système des eaux usées, la collecte et l’incinération des ordures concentrent les radiations, car les déchets contaminés sont rassemblés et compressés. Les mesures effectuées par des groupes de citoyens ont montré que le niveau des rayonnements s’est fortement accru ces deux dernières années dans le lit des rivières Kawabori à Higashiyamato et Higashimurayama à Tokyo.

    Parmi mes préoccupations, j’ai inclus des symptomes rapportés par des patients en général, tels que un asthme ou une sinusite persistants. Les patients montrent une amélioration notable lorsqu’ils quittent la région.

    J’observe aussi de nombreux cas de «Polymyalgie Rhumatismale» caractérisés par des plaintes telles que «difficulté à se retourner», «incapacité à s’habiller et se déshabiller», «incapacité à se lever» chez mes patients d’âge moyen ou plus âgés. Seraient-ce les mêmes symptomes que ceux du rhumatisme musculaire notés à Tchernobyl ?

    On peut également noter des modifications des symptômes de maladies contagieuses comme la grippe, le syndrome pied-main-bouche et le zona.

    De nombreux patients signalent ressentir des symptômes non familliers ou percevoir des changements inhabituels dans leur corps. Peut-être se sentent-ils à l’aise pour m’en parler, sachant que la clinique a affiché, immédiatement après l’accident, une information sur les symptômes possibles liés aux radiations.
    Beaucoup de jeunes couples avec de jeunes enfants et des femmes inquiètes au sujet de leurs petits-enfants viennent à la clinique et s’engagent résolument dans la discussion; aucun patient ne rejette mes opinions critiques sur les conséquences des radiations.

    Depuis le 11 mars, chaque habitant de l’Est du Japon, y compris Tokyo, est une victime et chacun est concerné.

    Nous avons découvert que nos connaissances dans la discipline de radiologie sont complètement inutiles dans le cas d’un désastre nucléaire. Le mot-clef est ici «irradiation interne de bas niveau au long cours». C’est très différent d’une irradiation médicale ou d’une simple exposition externe aux radiations.
    Je ne veux pas m’impliquer dans les questions politiques; cependant je dois déclarer que les politiques de l’OMS, de l’AIEA ou du gouvernement japonais ne sont pas fiables. Elles sont simplement trop éloignées des dures réalités auxquelles les gens de Tchernobyl sont confrontées aujourd’hui.

    Les patients de l’Est du Japon que je vois ici à Okayama ont confirmé les opinions que j’avais depuis longtemps, depuis que j’étais établi à Tokyo. Les gens souffrent vraiment de cette absence totale de soutien. Depuis le 11.3 les mères ont cherché désespérément l’information pour protéger leurs enfants. Elles ont cherché l’information au milieu de leur environnement hostile de Tokyo où elles ne peuvent plus faire confiance ni aux bureaux du gouvernement ni aux écoles de leurs enfants.
    Les médecins de famille sont prêts à écouter à propos d’autres symptomes, mais à la plus petite mention des radiations leur visage s’empourpre et ils ignorent les questions des mères.
    Les mères ne pourraient même pas en parler à leurs amis tant l’atmosphère est devenue de plus en plus étouffante à Tokyo.

    Je crois qu’il est de notre devoir de médecins d’informer et d’augmenter la sensibilisation des japonais. C’est notre rôle d’experts dépositaires de connaissances sur le santé que le grand public ne possède pas. Trois années se sont rapidement écoulées depuis le désastre. Ni enseignements ni livres médicaux n’ont été réalisés au sujet des maladies dues aux rayons.

    Néanmoins, si le pouvoir de sauver nos concitoyens et les générations futures existe quelque part, il ne se trouve pas au sein du gouvernement, ni d’aucune société académique, mais dans les mains de chaque médecin clinicien.

    Les habitants de Tokyo ne sont malheureusement pas en situation de s’apitoyer sur le sort des régions du Tohoku affectées car ils sont eux mêmes victimes. Le temps presse. J’ai pris un temps d’avance et j’ai évacué vers l’ Ouest.

    Mes confrères médecins, je vous attends ici.

    Et aux gens du Japon de l’Est qui hésitez encore, tous mes efforts visent à faciliter et rendre possible votre évacuation, votre réinstallation, ou un temps de récupération dans l’Ouest du Japon.

    Dr Shigeru MITA

    NEWSLETTER décembre 2013

    En résumé,
    Quelques bonnes nouvelles !

    • La baisse continue du prix du Yellowcake ralenti l’ouverture de nouveaux gisements.
    • La société d’exploration à Falea, Rockgate (RGT) avalé par Denison (DNN)
    • L’activisme 2013 de l’initiative citoyenne ARACF et ses amis…
    • La consultation populaire à Falea repoussée de nouveau : l’Étude d’Impact Environnemental et Social (EIES) n’est toujours pas disponible.
    •  L’échange entre Falea et Arlit dans les premiers mois du 2014.
    • La déclaration de solidarité de ARACF avec la société civile nigérienne.
    • « Normalisation politique » au Mali sous surveillance française.

    Madame, Monsieur,
    chères ami/es,

    Concernant FALEA et le projet de la mine d’uranium, nous pouvons constater une baisse continue depuis la catastrophe de Fukushima du prix du Yellowcake (l’uranium commercialisé), qui ne couvre plus les frais de l’extraction. Ceci laisse espérer aux habitants de Faléa que l’ouverture de la mine sera repoussée de plusieurs années…le temps d’approcher et de réaliser des alternatives économiques.

    La population de Faléa ne peut pas encore tirer les conclusions de deux événements majeurs : premièrement, la société canadienne Rockgate Capital Corp (RGT, Toronto), qui a effectué l’exploration du site de Faléa a été avalée par une plus grosse, canadienne aussi, et dénommée DENISON (DNN Toronto). Deuxièmement, on dit que la mine d’extraction de bauxite sur le territoire de la Commune de Faléa (Voir Panneau 2 de l’exposition Falea la menace d’une mine d’uranium, la carte de l’attribution des
    concessions) ne se réaliserait pas, la compagnie minière britannique qui y était active pour préparer son ouverture a déménagé avec ses équipements et ses matériels dans le sud du Mali, à Kignan (Région de Sikasso) .
    Est-ce que ce sont, là, des coïncidences résultant de l’activisme de l’initiative citoyenne ARACF (et ASFA 21)? Provoquées par la présence sur place de la Radio communautaire, la Déclaration des Maires du Cercle de Kéniéba, l’activité des comités de para-juristes, la participation d’une forte délégation des habitants de Faléa à la conférence internationale Uranium, Santé et Environnement de Bamako en mars 2012 et de représentants de l’ARACF à l’édition 2013 du même évènement à Dar es Salam (Tanzanie), la présence du tout nouveau véhicule sanitaire tout terrain, une Toyota 4roues motrices, offert par l’ARACF aux 21 villages de la Commune de Faléa, qui contribue, depuis mai 2013, de façon significative au désenclavement de la région? Tout cela constitue, en effet, un signal visible de plus que les habitants peuvent compter sur un nombre croissant d’alliés qui
    défendent l’Appel de Faléa. Parmi eux : la Ville de Genève, qui poursuit sans interruption son appui commencé en 2010, et les nombreuses organisations humanitaires, des syndicats, des parlementaires et des ONG’S de divers pays.
    Avant son rachat par DENISON, Rockgate a tenu à manifester ses bonnes dispositions à l’égard du Gouvernement malien. Le ministère de l’environnement a imposé pour ces négociations la présence des porteurs de l’initiative citoyenne ARACF. Est-ce que cela n’était qu’une manoeuvre pour ne pas perturber la vente des actions RGT à un bon prix ?
    En tous cas, il faut constater que l’EIES (étude d’impact) exigée par la législation minière malienne et annoncée sur le site web de RGT n’est pas encore mise en route et l’échéance pour le dépôt de son rapport n’a pas été fixée et diffusée officiellement. Ceci aura pour conséquence que la consultation populaire à Faléa ne pourra pas être envisagée dans les délais annoncés initialement par les acteurs citoyens et les élus.
    L’ARACF va utiliser ce temps pour analyser de près DENISON, ses activités au Canada, en
    Zambie, en Namibie et en Mongolie et essayer de comprendre ses relations avec AREVA.
    Elle va également organiser l’échange de Faléa avec Arlit, territoire de sites de mines d’uranium au Niger exploitées depuis plus de quarante ans, surtout par Areva,  et essayer de faire avancer sur le terrain les actions et projets qui favorisent un développement local, alternatif et durable.
    Sur le plan politique général, la démocratie sous la surveillance rapprochée de l’ancien (et du nouveau ?) colonisateur, la France, paraît retrouver un semblant de normalisation : les élections du 24 novembre et du 15 décembre 2013 des députés pour la nouvelle Assemblée Nationale se sont déroulées sans trop de heurts, mis à part de KIDAL, dans le nord du Mali. La France ne se distancie apparemment pas des organisations qui militent pour la division du Pays… Quant aux élections municipales, elles auront lieu courant mai 2014.

    Avec nos salutations amicales et bonne 2014

    Nouhoum KEITA, Hannes LAMMLER
    ARACF/ASFA21 FCE – Projet Falea